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La nature est une pharmacie à ciel ouvert. De nombreux arbres et arbustes ont un usage en phytothérapie reconnu par l’herboristerie traditionnelle.

 

Des trésors de la nature

Les arbres et arbustes sont des trésors que la nature nous offre gracieusement. Presque aussi vieille que l’homme, la médecine à base de plantes, la phytothérapie, reste le seul recours thérapeutique pour une bonne partie de l’humanité. Malgré l’efficacité de la médecine occidentale qui peut enrayer les infections bien plus efficacement et rapidement que bien d’autres traitements, la phytothérapie offre de multiples avantages.

Les principes actifs

Le médecin grec Claude Galien au 2e siècle parlait de la phytothérapie. «La nature est le meilleur médecin: elle fournit les trois quarts des remèdes et ne dit jamais de mal de ses collègues!» La plupart des espèces végétales qui poussent dans le monde possèdent des principes actifs thérapeutiques qui agissent directement sur l’organisme.

Des milliers de substances biochimiques savamment combinées ont été identifiées dans les végétaux ligneux, cellulose, lignine, gaz, sucres, glucosides, pigments colorants, cires, huiles, stérols, protéines, alcaloïdes, acides, enzymes, vitamines et minéraux… La multiplicité des composants et des effets de chaque partie chimiquement active est essentielle à la vie même de l’arbre.

Si l’action des différents principes actifs pris isolément doit être maîtrisée, la phytothérapie recommande d’utiliser la plante entière plutôt que des extraits obtenus en laboratoire à la différence de la médecine classique. Une plante entière est plus efficace que la somme de ses composants. La valeur d’une plante médicinale ne peut donc être limitée à la liste des principes actifs.

Infusions, décoctions, huiles essentielles

Les plantes qui dégagent une odeur aromatique puissante sont ceux qui contiennent la plus forte concentration en huiles essentielles. Elles ont souvent de puissants pouvoirs bactéricides. Outre les huiles essentielles, les élixirs floraux, les bouillons, les infusions, les macérations, les teintures-mères, les décoctions de plantes ou les pommades, une simple friction avec une feuille mâchée et appliquée directement sur une piqûre d’insecte peut soulager immédiatement.

La décoction qui traite les parties dures de la plante, racines, écorces, exige de faire bouillir l’eau, d’y ajouter la plante et de poursuivre l’ébullition pendant un certain temps. L’infusion convient plus particulièrement aux parties fragiles de la plante, feuilles et fleurs. Elle consiste à verser de l’eau bouillante sur la plante et à laisser infuser un temps déterminé. La macération est obtenue à froid. C’est un processus plus long. Il faut parfois utiliser un mélange eau-alcool pour obtenir un extrait concentré en principes actifs.

La pharmacie verte

«La plante entière est un complexe vivant parfaitement équilibré avec lequel nos propres gènes ont coévolué depuis des milliers d’années. Dans le prochain millénaire, on se rapprochera à nouveau de la vraie pharmacie verte telle que nous l’offre le végétal non fractionné et on s’éloignera avec raison des bombes à retardement que sont les molécules isolées.» James A. Duke, herboriste américain.

Si beaucoup de végétaux offrent un usage en phytothérapie, il faut rester prudent car certains peuvent être toxiques, voire même mortels. D’autres peuvent provoquer des allergies en usage externe. De plus, ce n’est pas parce que la phytothérapie est une médecine douce qu’il ne faut pas se soucier de la fréquence et de la durée du traitement et surtout du dosage. Car, comme le dit l’adage, «c’est la dose qui fait le poison».

Arbres qui soignent (20)
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Phytothérapie, ces arbres et arbustes qui soignent

  • Aesculus hippocastanum, marronnier d’Inde: récoltée en septembre octobre lorsque le marron s’échappe de sa capsule épineuse, la graine a le pouvoir de soulager les varices, les hémorroïdes et l’insuffisance veineuse. En phytothérapie, la graine et l’écorce sont utilisées sous forme d’infusion, de poudre ou en usage externe en pommades, crèmes et gels. Déconseillé aux jeunes enfants et femmes enceintes.
  • Argania spinosa, arganier: les fruits verts et charnus renferment une noix dure. Celle-ci contient des amandes qui produisent une huile efficace contre les rhumatismes et les douleurs articulaires. L’exposition au soleil est à éviter au cours du traitement en raison de son action photosensibilisante. (voir mon reportage sur l’Arganier)
  • Betula, bouleau: la sève se recueille au début du printemps en perçant un petit trou à la surface de l’écorce. On peut y insérer une paille de grande taille pour y recueillir la sève. En phytothérapie, les jeunes feuilles sont utilisées en infusion et l’écorce en décoction. Le bouleau est prescrit dans les états inflammatoires légers des affections urinaires. C’est un bon diurétique et antiseptique. Pas d’effets toxiques mais possibilité d’allergies.
  • Corylus avellana, noisetier: les écorces en décoction et les feuilles bouillies ou en tisane sont astringentes et utiles en cas de diarrhées comme l’hamamelis. Les noisettes sont très nutritives. L’huile sert de vermifuge chez les enfants.
  • Crataegus, aubépine: c’est la plante du coeur car elle accroît le flux sanguin vers le coeur. Les sommités fleuries, feuilles et baies fraîches traitent l’angine de poitrine et le rythme cardiaque. Sur avis médical d’un cardiologue.
  • Cupressus sempervirens, cyprès: les feuilles du cyprès et les huiles essentielles qu’elles renferment sont antiseptiques. En phytothérapie, les cônes séchés utilisés en décoction sont prescrits en cas d’insuffisance veineuse, de jambes lourdes, varices et hémorroïdes. A déconseiller pour les femmes enceintes.
  • Eucalyptus: les feuilles riches en huiles essentielles sont utilisées contre les affections de l’appareil respiratoire, la toux et les maux de gorge. Action antiseptique et antitussive. Huiles essentielles, infusion, teintures, pastilles et gélules. Ne pas utiliser chez les enfants de moins de trois ans.
  • Fagus, hêtre: les faines contiennent 40% de matières grasses. On peut les faire bouillir comme des châtaignes ou les broyer pour en faire un beurre aux propriétés vermifuges et contre les parasites. L’écorce et le bois des rameaux peuvent être préparés pour soigner les maladies de la peau et les plaies. (voir mon reportage sur le Hêtre)
  • Ficus carica, figuier: riche en vitamines, la figue fraîche est laxative. On l’utilise pour traiter les problèmes de digestion lente et les troubles du transit. En séchant, elle multiplie par trois sa teneur en sucres et en minéraux. Pas de toxicité. (voir mon reportage sur le Figuier)
  • Fraxinus, frêne: les feuilles sont un remède diurétique et anti-inflammatoire contre la goutte et les rhumatisme. Les tisanes de feuilles sont laxatives et dépuratives. L’écorce est recommandée pour son action fébrifuge. Aucune toxicité.
  • Ginkgo: ses feuilles et ses extraits sont utilisés dans les traitements des insuffisances de la circulation sanguine au niveau cérébral, les pertes de mémoire et la démence sénile. En phytothérapie, le ginkgo est également précieux pour traiter l’asthme et les allergies. Pas d’effets secondaires.
  • Hamamelis: l’extrait de feuilles séchées et d’écorces par voie orale traite les insuffisances veineuses, hémorroïdes et possède des propriétés anti-inflammatoires. Par application locale, il agit sur certaines affections oculaires, l’herpès labial et l’eczéma. Pas d’effets toxiques mais l’hamamelis peut provoquer des allergies de contact. (voir mon reportage sur l’Hamamelis)
  • Hedera helix, lierre: le bois utilisé sous forme d’infusion ou de sirop est recommandé dans le traitement de la toux et des bronchites. En usage externe, en pommade, crème ou gel, le bois et les feuilles sont utilisées lors de régimes amaigrissants et dans les traitements anticellulite. Risque de dermites de contact lors de la cueillette. Ses baies sont toxiques. (voir mon reportage sur le Lierre)
  • Hippophae rhamnoides, argousier: le sirop ou le jus de la pulpe et de la graine extraits du fruit de l’argousier est une source importante de vitamine C. C’est un antioxydant naturel pouvant contribuer à la défense de l’organisme contre les radicaux libres. A éviter en cas de pathologies rénales sérieuses.
  • Juglans regia, noyer: grâce à leur action astringente, les feuilles ont des effets contre la diarrhée et servent à rétablir la flore intestinale. En usage externe, elles sont recommandées dans le traitement des problèmes de la peau comme l’acné, l’eczéma et les ulcères cutanés. Aucun caractère toxique.
  • Juniperus communis, genévrier: les baies de genièvre favorisent la digestion. En phytothérapie, on les utilise dans les traitements des troubles urinaires bénins, de l’arthrite et des rhumatismes chroniques. Une décoction rajoutée dans l’eau du bain a un effet relaxant qui soulage les tendinites. A éviter pendant la grossesse ou en cas d’insuffisances rénales aiguës.
  • Lavandula, lavande: son huile essentielle est recommandée en cas de nervosité ainsi que pour apaiser les insomnies, les migraines et les maux de tête ainsi que les piqûres d’insectes. L’huile essentielle doit être absorbée sur prescription médicale. (voir mon reportage sur la Lavande)
  • Laurus nobilis, laurier: une infusion de quelques feuilles séchées peut améliorer la digestion et soulager les coliques. L’huile essentielle est antibactérienne et fongicide mais elle peut provoquer des allergies en usage externe. Sur prescription médicale par voie interne.
  • Olea europaea, olivier: les olives cueillies en novembre-décembre fournissent une huile qui régularise le taux de cholestérol. C’est une excellente base pour les huiles de massage anti-inflammatoires. La feuille séchée en infusion est efficace contre l’hypertension artérielle modérée. Aucun effet indésirable. (voir mon reportage sur l’Olivier)
  • Pinus sylvestris, pin: les aiguilles donnent des huiles essentielles tout comme les bourgeons cueillis en mars avril qui ont une propriété antitussive et expectorante. La résine fournit par distillation l’essence de térébenthine qui sert à préparer les pommades et les baumes qui possèdent une action anti-inflammatoire. L’usage de l’huile essentielle se fait sous prescription médicale.
  • Quercus, chêne: riche en tanins, l’écorce de chêne possède un pouvoir astringent très puissant. On utilise les jeunes écorces en décoction, en teintures-mères ou en infusion. Par voie interne et en faible dose, on peut soigner les diarrhées aiguës et favoriser la digestion. Aucun effet secondaire.
  • Rosa canina, églanglier: grâce à leur teneur en vitamine C, les préparations à base de cynorrhodons sont toniques et renforcent les défenses immunitaires. On l’administre comme fortifiant dans les maladies infectieuses et au cours des convalescences. Aucun effet indésirable.
  • Salix alba, saule: célèbre pour contenir de l’acide salicylique, l’ancêtre de l’aspirine, l’écorce de saule blanc et de plusieurs espèces voisines est utilisée depuis des millénaires pour soulager les douleurs articulaires et les maux de tête et combattre la fièvre. A forte dose, l’écorce peut entraîner nausées et diarrhées. Déconseillé pendant la grossesse et l’allaitement.
  • Sambucus nigra, sureau: considéré comme une véritable pharmacie de campagne, le sureau noir est très efficace en cas de rhume, de grippe ou de bronchite. Les sommités fleuries en infusion sont anti-inflammatoires et les décoctions de baies sont précieuses en cas de douleurs rhumatismales. Aucune toxicité.
  • Tillia, tilleul: les tisanes de fleurs séchées et de bractées ont un pouvoir calmant utilisé dans les troubles du sommeil. Elles soulagent les maux de tête ainsi que les palpitations d’origine nerveuse. L’aubier sous forme de poudre ou d’extrait est prescrit par voie orale comme dépuratif et ballonnements. Aucune toxicité.
  • Taxus, if: les jeunes pousses, les taxanes (molécules toxiques qui lui servent de moyen de défense) contiennent des substances anticancéreuses. En phytothérapie, en décoction et à petites doses, l’if est efficace contre les douleurs rhumatismales. L’if est un arbre très toxique, en particulier les graines qui peuvent terrasser un adulte.

Suivez les guides:

  • «Encyclopédie des plantes médicinales. Identification, préparations, soins», éd. Larousse
  • «Arbres et arbustes thérapeutique. Les connaître, les protéger, les utiliser», Anny Schneider, éd. de L’Homme
  • «Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques», F. Couplan et E. Styner, éd. Delachaux et Niestlé
  • «Le Livre des Arbres, Arbustes & Arbrisseaux», Pierre Lieutaghi, éd. Actes Sud
  • «La santé par les plantes. 200 plantes pour se soigner», Sélection du Reader’s Digest.

 

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