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la passion du voyage et des jardins.

Le domaine de la Villa Les Cèdres est le plus grand jardin botanique privé au monde. Créé par Julien Marnier-Lapostolle, c’est un sanctuaire végétal!

 

Le Louvre de la botanique

Rares sont les privilégiés qui ont pu visiter le jardin botanique de la Villa Les Cèdres à Saint-Jean-Cap-Ferrat. Tous ont témoigné de la beauté exceptionnelle et de la richesse des collections de cette ancienne propriété de Léopold II, roi des Belges, qui est devenu aujourd’hui un haut lieu de l’art des jardins et de la botanique.

Les Cèdres St Jean Cap Ferrat

«C’est un vrai trésor, je l’appelle le Louvre de la botanique» témoigne l’éditeur Franklin Picard qui a publié en 1999 avec le botaniste Jean-Pierre Demoly un livre culte sur Les Cèdres.

Les Cèdres (c) Suszanne Marnier Lapostolle

Villa Les Cèdres au Cap Ferrat (c) Suzanne Marnier-Lapostolle

Le Cap Ferrat à la Belle Epoque

Au milieu du 19e siècle, la Côte d’Azur est encore une terre sauvage couverte de maquis, de pinèdes et de plantations d’oliviers. Une belle demeure bourgeoise domine la péninsule du cap Ferrat construite en 1830 par les Pollonnais, une famille juive marchands de tapis à Nice.

Les Cèdres (c) Suzanne Marnier Lapostolle

Villa Les Cèdres au Cap Ferrat (c) Suzanne Marnier-Lapostolle

La villa Les Oiseaux est agrandie en 1850 par le maire de Villefranche-sur-Mer, David-Désiré Pollonnais.

Les Cèdres (c) Gaspard Jedwab

Villa Les Cèdres au Cap Ferrat (c) Gaspard Jedwab

Léopold II, le roi jardinier

Avant même de devenir roi des Belges, Léopold II découvre avec ravissement l’époustouflante beauté de la Côte d’Azur. En 1895, le roi descend au Grand Hôtel de Nice et se porte acquéreur de plusieurs propriétés dont la villa Radiana, la villa Léopolda et la villa Ibéria qui est voisine de la villa Les Oiseaux, propriété de Désiré Pollonnais. Au décès de celui-ci, le roi rachète le domaine ce qui lui permet de réunir ses terrains qui s’étendent jusqu’au bout de la baie de Villefranche.

Les Cèdres St Jean Cap Ferrat

Des cèdres de l’Atlas et de l’Himalaya

Rebaptisée Les Cèdres, la villa est au coeur d’un domaine de 14 hectares. Léopold II y installe sa jeune maîtresse, Blanche Delacroix, future baronne de Vaughan. A l’époque, il y a un grand potager, des arbres fruitiers, de la vigne et des oliviers. Il y a aussi des arbres qui font rêver, des Araucaria bidwillii et des cyprès, Cupressus lusitanica, ainsi que de grands cèdres. On peut encore voir quatre cèdres de l’Atlas, Cedrus atlantica, et un magnifique cèdre de l’Himalaya, Cedrus deodara.

Les Cèdres (c) Gaspard Jedwab

Villa Les Cèdres au Cap Ferrat (c) Gaspard Jedwab

Harold Peto et Jules Vacherot, architectes de jardin

Léopold II entreprend de grands aménagements dans le parc avec les architectes de jardin Harold Peto et Jules Vacherot. Terrasses à l’italienne, pièces d’eau et escaliers monumentaux, beaucoup d’éléments architecturaux que nous admirons aujourd’hui datent de cette époque. Le roi fait de cours séjours aux Cèdres à partir de 1906. Il décède en 1909 à l’âge de 74 ans et la Villa Les Cèdres fit dès lors partie de la Donation Royale gérée par l’état belge.

Les Cèdres (c) Gaspard Jedwab

Villa Les Cèdres au Cap Ferrat (c) Gaspard Jedwab

Alexandre Marnier-Lapostole

Vendue en 1921 à sir Ernest Cassel dont l’une des petites filles épousa un descendant de la reine Victoria, la Villa Les Cèdres devient en 1924 la propriété de Louis-Alexandre Marnier-Lapostolle, amateur de plantes rares et créateur du Grand Marnier. Le domaine accueille de nouvelles sélections d’agrumes pour l’amélioration de la fameuse liqueur à base de cognac et d’oranges amères. Des palmiers devenus immenses sont plantés en bordure des allées. L’aménagement du parc est achevé en 1928 lorsque son fils Julien lui succède.

Les Cèdres Cap Ferrat

Julien Marnier-Lapostolle, fou de plantes

Profondément naturaliste et botaniste reconnu, Julien Marnier est un jardinier au sens noble du terme. Il aime le contact des plantes et la perception de la vie qui les anime. Il a aussi une connaissance approfondie des papillons, des oiseaux et des poissons du monde entier. Il peuple son domaine de singes, de guépards, d’oiseaux exotiques en cage et de perroquets en semi-liberté.

les Cèdres (c) Suzanne Marnier Lapostolle

Villa Les Cèdres au Cap Ferrat (c) Suzanne Marnier-Lapostolle

Une jungle tropicale

Julien Marnier va transformer les Cèdres en un fabuleux jardin botanique. Secondé par des spécialistes de talent tels Curt Backeberg et René Hebding, Julien Marnier entretient des liens étroits avec des explorateurs qui parcourent le monde à la recherche de plantes rares tropicales et subtropicales. Raymond Montagnac, Peter Bally, Werner Rauh expédient aux Cèdres leurs récoltes de yucca, aloès, euphorbes et autres succulentes et cactacées de Madagascar, du Pérou, d’Equateur, d’Afrique du Sud, de l’Est Africain, du Maroc et du Mexique.

Les Cèdres (c) Suzanne Marnier Lapostolle

Villa Les Cèdres au Cap Ferrat (c) Suzanne Marnier-Lapostolle

Araceae, Bromeliaceae, Cactaceae, Crassulaceae tropicales et Orchidaceae épitphytes poussent dans le parc ou dans les nombreuses serres construites au cours du temps. En 1960, la collection comprend déjà 13.000 espèces, plaçant Les Cèdres au premier rang mondial pour ses collections de bromeliacées et de succulentes. Toutes les espèces de Didiéraceae sont présentes dans le jardin, certaines y sont cultivées pour la première fois hors de leur habitat.

Les Cèdres (c) Suzanne Marnier Lapostolle

Villa Les Cèdres au Cap Ferrat (c) Suzanne Marnier-Lapostolle

Des plantes du bout du monde

Avec son ami Marcel Kroenlein, directeur du Jardin exotique de Monaco, Julien Marnier entreprend des voyages botaniques pour connaître à son tour les plantes dans leur milieu naturel. En contact avec les jardins botaniques de tous les continents, il reçoit aux Cèdres des horticulteurs et botanistes renommés comme Roger de Vilmorin, Marcel Lecoufle ou Georges Taylor, directeur du jardin botanique de Kew.

Les Cèdres (c) Suzanne Marnier Lapostolle

Villa Les Cèdres au Cap Ferrat (c) Suzanne Marnier Lapostolle

Le jardin d’Eden

Avec une forte proportion de plantes sauvages, telles qu’elles existent dans la nature, les collections des Cèdres échappent aux pollutions génétiques et aux hybridations des plantes propagées dans les autres jardins botaniques. Elles se distinguent par leurs caractéristiques originales, parfois des formes et des couleurs légèrement différentes des clones habituellement cultivés.

Les Cèdres (c) Gaspard Jedwab

Villa Les Cèdres au Cap Ferrat (c) Gaspard Jedwab

Le jardin botanique de la Villa Les Cèdres rassemble près de 16.000 taxons, espèces, sous-espèces et variétés de plantes de tous les continents. Beaucoup de plantes aux Cèdres ne sont en culture nulle part ailleurs, pas même dans les jardins botaniques. Plus encore que par la quantité d’espèces qu’il recèle, le jardin botanique Les Cèdres est remarquable par le grand nombre de génotypes originaux qui y sont conservés. L’origine de la plupart des plantes est répertorié avec leur histoire depuis leur mise en culture et leurs exigences culturales.

Les Cèdres (c) Suzanne Marnier Lapostolle

Villa Les Cèdres au Cap Ferrat Wallichia oblongifolia (c) Suzanne Marnier-Lapostolle

Une approche biologique et écologique

Jamais considérées comme des objets décoratifs, les plantes sont installées à la place qui leur convient le mieux et non celle où elles pourraient faire le plus bel effet. Leur développement et leur comportement sont suivis aussi attentivement que leurs caractères botaniques. Le respect de leurs exigences écologiques, leur résistance à certaines conditions de culture ou à certaines agressions a permis aux plantes les plus anciennes de s’épanouir et de devenir spectaculaires comme dans leur milieu d’origine.

Les Cèdres (c) Gaspard Jedwab

Villa Les Cèdres au Cap Ferrat Le Lac (c) Gaspard Jedwab

Un fabuleux jardin

Ceint de hauts murs, le parc de la Villa Les Cèdres s’étire en pente douce du coeur de la presqu’île du cap Ferrat jusqu’à la plage de Passable, dans la baie de Villefranche. Dès l’entrée, ce site d’une rare beauté ouvert à la nature méditerranéenne devient un lieu enchanté. Dans ce jardin harmonieux constitué d’une mosaïque de milieux écologiques qui s’enchaînent de façon naturelle, le visiteur va de surprise en surprise.

Les Cèdres (c) Suzanne Marnier Lapostolle

Villa Les Cèdres au Cap Ferrat Washingtonia robusta (c) Suzanne Marnier-Lapostolle

Le Jardin du Bas

Passé le portail, on entre dans un jardin ombragé. De grands conifères encadrent l’allée. Ce sont des cyprès du Cachemire, Cupressus cashmeriana, aux rameaux pendants comme des draperies et des Araucaria bidwillii dont un exemplaire est plus que centenaire. Il y a aussi des palmiers, Jubaea chilensis, Washingtonia robusta et filifera qui font partie des premières plantations de Julien Marnier-Lapostolle aux Cèdres.

Les Cèdres (c) Suzanne Marnier-Lapostolle

Villa Les Cèdres au Cap Ferrat La Terrasse Italienne (c) Suzanne Marnier-Lapostolle

Les Terrasses Italiennes

Aménagées par Léopold II, les terrasses italiennes de la Villa Les Cèdres ouvrent le jardin sur la rade de Villefranche et la baie de Beaulieu. Un escalier monumental dessiné par Harold Peto déploie de longues marches roses encadrées par deux échelles d’eau constituées d’une succession de petits bassins.

Les Cèdres (c) Gaspard Jedwab

Villa Les Cèdres au Cap Ferrat Le Lac (c) Gaspard Jedwab

Les nymphéas du Lac

Le lac demeure par son ampleur et la diversité de ses plantations l’une des plus belles pièce d’eau fleurie d’Europe avec ses lotus, papyrus, Aracées aquatiques et Nymphaeacées géantes, les fameux Victoria amazonica dont les feuilles forment d’impressionnants plateaux flottants.

Les Cèdres

Les Cèdres Victoria amazonica (c) Etienne Trentesaux

La Grande Allée

La perspective longiligne de la Grande Allée s’étend sur 150 mètres. Elle est plantée de cèdres bleus de l’Atlas, Cedrus atlantica glauca et de rocailles fleuries. Elle s’ouvre au loin sur la Cour d’Honneur où se dresse une statue de Minerve. Un parfum capiteux émane de daturas arborescents, Brugmansia. L’un d’eux à fleur rose pêche abricot porte le nom de ‘Grand Marnier’.

Les Cèdres (c) Gaspard Jedwab

Villa Les Cèdres au Cap Ferrat Tillandsia usneoides (c) Gaspard Jedwab

Les Bromeliacées épiphytes

Quelques vieux oliviers sont couverts de Bromeliacées épiphytes. On reconnaît les grandes draperies argentées des Tillandsia usneoides qui faisaient la fierté de Julien Marnier. Plusieurs centaines d’espèces épiphytes vivent dans les serres. On peut y admirer des Peperomia et des Clusia, des Tillandsia ionantha et recurvata ainsi que des collections d orchidées.

Les Cèdres (c) Gaspard Jedwab

Villa Les Cèdres au Cap Ferrat Jardin Mexicain (c) Gaspard Jedwab

Le Jardin Mexicain

Sur un promontoire rocailleux éclaboussé de soleil règnent les yuccas, agaves, cactées et euphorbes qui sculptent un paysage étrange. Installées en pleine terre depuis de nombreuses années, ces plantes succulentes constituent une collection unique par la diversité des espèces, l’une des plus importantes au monde, et par la maturité des plantes qui sont pour la plupart des plantes de très grande taille ce qui leur permet de fleurir et de fructifier. Parmi les cactées, on admire la floraison du cactus San Pedro, Echinopsis pachanoi, originaire de l’Equateur et du Pérou. Ce cactus colonnaire était utilisé dans les Andes pour des cérémonies rituelles ou divinatoires.

Les Cèdres (c) Suzanne Marnier Lapostolle

Villa Les Cèdres au Cap Ferrat Echinopsis pachanoi (c) Suzanne Marnier-Lapostolle

Le Carré des Agrumes

Bordé de plantes d’Afrique du Sud, ce jardin nous offre une belle collection d’agrumes,  pamplemousses, pomelos, bergamotiers, mandariniers, goyaviers cerise, citronniers, orangers et cédratiers, nous rappelant que nous sommes dans le jardin créé par la famille Marnier-Lapostolle.

Les Cèdres (c) Suzanne Marnier Lapostolle

Villa Les Cèdres au Cap Ferrat Carré des Agrumes (c) Suzanne Marnier-Lapostolle

Le Jardin de la Pergola

Dans le prolongement de la façade ouest de la villa s’étend une des plus belles perspectives du jardin appelée le Jardin de la Pergola. Bordée de longues terrasses, l’allée de 180 mètres de long est marquée par une statue de Moïse, copie de celle de Michel-Ange.

Les Cèdres (c) Suzanne Marnier Lapostolle

Villa Les Cèdres au Cap Ferrat Jardin de la Pergola (c) Suzanne Marnier-Lapostolle

Le jardin est ombragé par deux grands pins parasol, Pinus pinea, vestige du jardin du 19e siècle. A leur pied, poussent des Cycas, des plantes archaïques trapues aux larges couronnes de feuilles.

Les Cèdres (c) Gaspard Jedwab

Villa Les Cèdres au Cap Ferrat Pinus pinea et Cycas Jardin de la Pergola (c) Gaspard Jedwab

La floraison rouge vif du Brachychiton discolor se fait remarquer. Comme la plupart des arbres tropicaux, les fleurs arrivent à n’importe quelle époque de l’année. Elles se développent sur le bois nu alors que d’autres branches portent déjà des feuilles.

Les Cèdres (c) Suzanne Marnier Lapostolle

Villa Les Cèdres au Cap Ferrat Brachychiton discolor (c) Suzanne Marnier-Lapostolle

Le Grand Jardin Tropical

Par son exotisme, cette partie du jardin est la plus étonnante. On y trouve des camphriers, avocatiers, bananiers, cordyline, bambous géants, Dendrocalamus asper, avec des chaumes de plus de 20 mètres. Il y a aussi un remarquable Ficus macrophylla et un très grand Trachycarpus martianus, originaire de l’Himalaya. C’est l’un des plus rares au monde et ce sujet est le seul connu en Europe à l’état adulte.

Les Cèdres (c) Suzanne Marnier Lapostolle

Villa Les Cèdres au Cap Ferrat Trachycarpus martianus (c) Suzanne Marnier-Lapostolle

Le Petit Jardin Tropical

Ombragé par de grands avocatiers et des Araliacées, ce jardin offre une humidité appréciée par les fougères arborescentes, Cyathea cooperi et Dicksonia antartica. Le palmier Archontophoenix cunninghamiana bénéficie de la situation la plus abritée du jardin. Originaire d’Australie, c’est un palmier rare en culture sur la Côte d’Azur.

Les Cèdres (c) Suzanne Marnier Lapostolle

Villa Les Cèdres au Cap Ferrat Archontophoenix cunninghamiana (c) Suzanne Marnier-Lapostolle

Les bambous géants

De grands palmiers Washingtonia robusta, encadrent l’allée qui sépare le petit jardin tropical du bosquet de bambous géants. Plantée vers 1925 par Alexandre Marnier-Lapostolle, cette forêt de bambous constitue la plus belle bambouseraie de France après celle d’Anduze. Les chaumes dorés du Phyllostachys viridis ‘Robert Young’ abritent des vents froids les plantes tropicales qui l’entourent.

Les Cèdres (c) Gaspard Jedwab

Villa Les Cèdres au Cap Ferrat Phyllostachys viridis ‘Robert Young’ Bambouseraie (c) Gaspard Jedwab

La Serre à Succulentes

L’ancienne serre à succulentes est spectaculaire. La plupart des plantes qui vivent dans cette serre sont des succulentes installées en pleine terre ce qui leur permet une croissance optimale. On y observe des Didieracées dont l’Alluaudiopsis marinieriana découverte par le professeur Rauh à Madagascar. La collection des Opuntia est remarquable. Certaines offrent une belle floraison comme l’Opuntia pentlandii ‘Fuankianus’, originaire de Bolivie.

Les Cèdres (c) Suzanne Marnier Lapostolle

Villa Les Cèdres Cap Ferrat Opuntia pentlandii ‘Fuankianus’ (c) Suzanne Marnier Lapostolle

Le Carré du Sud

Ce jardin à l’angle sud du parc entoure la Serre à Succulentes. D’élégants palmiers proches parents des cocotiers, Syagrus romanzoffiana, bordent le chemin. Originaires du Brésil, ils forment un ensemble exceptionnel sous nos latitudes.

Les Cèdres (c) Suzanne Marnier Lapostolle

Villa Les Cèdres au Cap Ferrat Carré du Sud (c) Suzanne Marnier-Lapostolle

L’abri à philodendrons

Disposé comme un sous-bois dense de forêt tropicale, un jardin réservé aux plantes les plus fragiles est protégé par serre tempérée saisonnière sur armature métallique. Les montants servent de support aux lianes des Passiflora et Philodendron. Cette chambre de verdure composée de palmiers et de fougères arborescentes abrite une collection d’Acanthacées à la floraison décorative. On retrouve d’autres exemplaires plus fragiles de cette même famille dans les serres plus chaudes.

Les Cèdres (c) Suzanne Marnier Lapostolle

Villa Les Cèdresau Cap Ferrat Abri à philodendrons (c) Suzanne Marnier-Lapostolle

Un hectare de serres

Le domaine compte 24 serres, le tout couvrant près d’un hectare. Elles ne sont visibles ni de la villa ni des parties jardinées. Outre la serre aux succulentes et le palmarium, il y a la serre aux Aracées et le Grand Abri consacré aux grandes plantes succulentes. Quant à la Grande Serre Tropicale, elle accueille un riche assortiment de plantes récoltées par Julien Marnier sous forme de graines, de boutures ou d’éclats au cours de ses voyages en Amérique tropicale.

Les Cèdres (c) Gaspard Jedwab

Villa Les Cèdres au Cap-Ferrat Les serres cactées et succulentes (c) Gaspard Jedwab

Une collection de palmiers

L’association ‘Fous de Palmiers’ a consacré une étude entièrement consacrée au grand nombre d’Arecaceae qui poussent dans le jardin botanique de la Villa Les Cèdres. La Grande Serre Tropicale accueille les palmiers avides de chaleur comme les Chambeyronia macrocarpa et Hexopetion mexicanum. Dans le Palmarium de 600 m2, on trouve les palmiers peu résistants au froid. Des ouvertures pratiquées dans le toit permettent à certains, comme ce Caryota rumphiana, de passer la tête à l’air libre.

Les Cèdres (c) Suzanne Marnier Lapostolle

Villa Les Cèdres au Cap Ferrat (c) Suzanne Marnier-Lapostolle

Il y a d’autres palmiers qui poussent en extérieur dont des Sabal, des Phoenix, des Chamaedorea et bien d’autres espèces. Dans le Jardin de Bacchus, les troncs élancés de Washingtonia robusta forment les colonnes d’un temple circulaire autour de la statue du dieu païen.

Les Cèdres (c) Suzanne Marnier Lapostolle

Villa Les Cèdres au Cap Ferrat Jardin de Bacchus Washingtonia robusta (c) Suzanne Marnier-Lapostolle

Un palmier au feuillage bleuté, Brahea armata, se fait particulièrement remarquer lors de sa floraison en grandes panicules blanches. Agé d’une centaine d’années, il développe un stipe de 5 mètres de haut.

Les Cèdres (c) Suzanne Marnier Lapostolle

Villa Les Cèdres au Cap Ferrat Brahea armata (c) Suzanne Marnier-Lapostolle

Les fougères arborescentes

Un massif de palmiers et de cordylines abrite un sous-bois d’une trentaine de fougères arborescentes, Cyathea cooperi. Avec leurs larges frondes, elles créent une voûte de dentelle lumineuse. Elles sont issues de rares sujets qui ont résisté aux hivers de 1985 et 1986.

Les Cèdres (c) Gaspard Jedwab

Villa Les Cèdres au Cap Ferrat Cyathea cooperi (c) Gaspard Jedwab

La pérennité du domaine

En 1974, Julien Marnier-Lapostolle décide de transmettre la Villa Les Cèdres à la Société des Produits Marnier-Lapostolle «pour que son oeuvre puisse continuer à vivre après lui». A son décès en 1976, le jardin botanique est placé sous la direction de Madame Suzanne Marnier-Lapostolle. Elle est assistée par une vingtaine de botanistes, jardiniers et techniciens. On peut citer René Hebding qui s’occupe principalement des broméliacées, Guy Joulin, chef de culture puis Frédéric Pautz, jardinier en chef et enfin Marc Teissier qui assure la continuité du travail jusqu’à ce jour.

Les Cèdres (c) Suzanne Marnier Lapostolle

Villa Les Cèdres au Cap Ferrat Julien Marnier-Lapostolle (c) Suzanne Marnier-Lapostolle

Quel avenir pour le jardin botanique?

Rachetée par le groupe italien Campari, la Villa Les Cèdres est depuis 2016 enveloppée d’un voile de mystère.  Madame Suzanne Marnier-Lapostolle a quitté le domaine en septembre 2019. On lui doit l’essor remarquable que le jardin a connût jusqu’à présent. Ces dernières années, le nombre de jardiniers était passé de trente à dix personnes. Il semblerait que depuis le départ de Madame Suzanne Marnier-Lapostolle, il n’y avait plus personne pour entretenir le domaine. Les collections des serres étaient laissées à l’abandon et l’on a constaté de nombreux vols de plantes rares. Campari a annoncé en août 2019 la vente du domaine à un oligarque ukrainien Rinat Akhmetov pour la modique somme de 200 millions d’euros, ce qui en ferait l’une des villas les plus chères au monde. Espérons que le nouveau propriétaire soit un mécène passionné de botanique.

Villa Les Cèdres

Pour aller plus loin:

Jardin botanique Les Cèdres, sur la presqu’île de Saint-Jean-Cap-Ferrat, France

Crédit photos: Les illustrations de ce reportage ont été prises par Mr Gaspard Jedwab en 1986, par Mr Etienne Trentesaux et par Mme Suzanne Marnier-Lapostolle entre 2005 et 2013, tous droits réservés.

Rendez-vous dans la rubrique Jardins, Sud de la France pour découvrir mes reportages sur les jardins de la Côte d’Azur, la Villa Ephrussi à St-Jean-Cap-Ferrat, le Jardin exotique d’Eze, le Jardin exotique de Monaco, le Château de La Napoule, le Domaine de Rayol, le Val Rahmeh, la Serre de la Madone, le Clos du Peyronnet, le Val Rahmeh, les Colombières, la Citronneraie à Menton ou cliquez sur les liens.

Les Cèdres Cap-Ferrat

 

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