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Pour comprendre La Havane, il faut se perdre dans ses quartiers historiques et populaires. Balade dans une ville métissée suspendue dans le temps.

 

L’âme de La Havane

La Havane est la capitale de Cuba, la plus grande île des Antilles. A mi chemin entre Madrid et la ville de Beyrouth il y a vingt cinq ans, la cité se découvre dans un enchevêtrement de rues populeuses et de maisons décolorées à la splendeur passée. C’est en se perdant dans ses ruelles et en ouvrant les portes de ses patios que l’on s’imprègne de cette ambiance unique et insolite.

Le miroir d’un instant

La photographie est un miroir subjectif et fugitif d’un instant, d’un lieu ou d’une rencontre. Ce reportage a été réalisé en 2008. La Havane a probablement beaucoup changé et une partie de ses bâtiments historiques ont été restaurés mais le vent souffle toujours sur le Malecon et les jeunes filles s’habillent toujours en princesse à l’anniversaire de leur quinze ans.

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Une ville métissée

Carrefour de tous les mondes, croyances et civilisations, La Havane est par son métissage un des espaces culturels les plus riches des Caraïbes.

 

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«Toutes les races se sont données rendez-vous à Cuba pour se croiser et s’entrecroiser» disait l’anthropologue Fernando Ortiz. 

Dans le sang du Cubain coule celui de l’Espagnol qui s’est mélangé avec l’Indien, l’Africain et le Nord-Américain. La conscience de former un peuple et une nation dépasse le métissage, sans le nier.

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Habana Vieja

Coeur historique et touristique de La Havane, la Habana Vieja a fêté ses 500 ans. Inscrite au patrimoine de l’Unesco, la cité nous offre une belle balade à pied pour découvrir la Place Viejala, la Place des Armes, la Place de la Cathédrale et la Calle Obispo. L’architecture de ses palais et de ses couvents est un mélange de style colonial, baroque et néo-classique.

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Centro Habana

Traversé par le Paseo de Marti (Prado), le Centro Habana abrite les bâtiments les plus prestigieux de La Havane, le Capitole, le Grand Théâtre, le Musée des Beaux-Arts et le Musée de la Révolution.

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Musée des Beaux-Arts La Havane
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Le Capitolio

Emblématique de La Havane, le Capitole qui vient d’être restauré abrite le Parlement cubain. Construit dans les années vingt, l’édifice de style néo-classique s’inspire d’après les spécialistes de la Basilique Saint Pierre à Rome et du Capitole de Washington avec une coupole qui domine la ville. Avant la révolution de 1959, le Capitole était le siège du Congrès cubain. Un diamant incrusté dans le sol marque le kilomètre zéro de toutes les routes du pays.

Une statue monumentale trône au coeur du Capitole. Haute de 17 mètres depuis sa base en albâtre et pesant plus de 300 tonnes, la Statue de la République est une des trois statues sous toit les plus grandes du monde. Couverte d’une fine couche d’or, cette statue en bronze symbolise les vertus du peuple et du travail. Elle a été réalisée à Rome par le sculpteur Angelo Zanetti.

Les quartiers populaires

Lorsque l’on quitte les grands avenues du Centro Habana, on se perd dans ses ruelles plus populaires et surpeuplées avec des immeubles délabrés à l’état d’abandon. Des quartiers méconnus des voyageurs qui reflètent la façade misérable de la ville. Par manque de moyens et de matières premières, les restaurations sont lentes et laborieuses d’autant plus que la priorité est donnée au quartier historique. C’est ici que l’on se rend compte de la dure réalité de la vie quotidienne des Havanais.

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Real Fabrica de Tabacos

Arrivant à Cuba en 1492, Christophe Colomb découvre les indiens taïnos qui inhalent la fumée provenant de feuilles séchées et roulées de plants de tabac. Fondée en 1845, la Real Fabrica de Tabacos Partagas est l’une des plus anciennes fabriques de cigares de La Havane. Les ateliers ouverts aux visiteurs dévoilent l’art de fabriquer les célèbres cigares de La Havane.

Le habano est considéré comme le meilleur cigare au monde comme le décrit Fernando Ortiz. «Le cigare tient sa valeur de son odeur et il offre à l’odorat une infinité de parfums, depuis l’arôme exquis du pur havane qui produit une ivresse olfactive, à la puanteur du mauvais cigare des marchands forains, qui montre jusqu’où peuvent s’abaisser les aberrations du goût humain.»

Le Velado

Avec ses larges avenues, ses parcs et ses gratte-ciels, le Velado est un quartier résidentiel et commercial de La Havane. Construit principalement entre les années 1920 et 1950, c’était un des repères des mafieux américains. Au moment de la prohibition de l’alcool aux Etats-Unis, le quartier devint le Las Vegas des Tropiques avec des casinos, maisons closes et hôtels de luxe. Bien plus tard, la Place de la Révolution fut le théâtre des discours interminables de Fidel Castro.

Le Malecon

Comparable à la promenade de Rio de Janeiro, le Malecon est un lieu de promenade en bord de mer qu’affectionnent les touristes et les Havanais. Longeant la mer sur huit kilomètres et fouetté par les vagues et les embruns, le Malecon abrite certains des meilleurs hôtels de La Havane, tel que l’Hôtel Nacional.

Préparé durant de longs mois, le Carnaval de La Havane a lieu chaque année au mois de juillet et août sur le Malecon durant plusieurs week-ends consécutifs. Les défilés sont organisés en comparsas, ensemble de percussions attachés à un quartier qui se préparent pour défiler. Un véritable ballet ambulant qui se distingue par ses costumes, danses, rythmes et chants.

Fort El Morro

Dominant le promontoire rocheux El Morro, le Castillo de Los Tres Reyes del Morro surplombe la baie de La Havane. Construit par les Espagnols pour défendre la baie, cette forteresse colossale abrite aujourd’hui le Musée Maritime. Le phare qui surmonte la forteresse est le plus ancien de Cuba. Il offre une vue panoramique sur la vieille ville et l’océan.

L’identité cubaine

Cuba a été marquée par des siècles d’une exploitation esclavagiste des plus féroces, celle de la canne à sucre. L’indépendance en 1902 met fin à quatre siècles de colonisation espagnole. Cuba se tourne alors vers les Etats-Unis d’Amérique.

La première moitié du 20e siècle est dominée par l’impérialisme américain. Cuba devient l’un des pays les plus riches de l’Amérique latine mais le régime est corrompu et inégalitaire. L’élite cubaine s’efforce de «civiliser» l’île par le renforcement de l’immigration blanche afin de réduire la proportion des Afro-cubains noirs et mulâtres.

La Révolution vert olive

Avec le soutien de l’URSS, Fidel Castro renverse le président Batista et prend le pouvoir en 1959. A ce moment là, il ne se déclare ni communiste ni partisan d’une rupture avec Washington. «Le capitalisme sacrifie l’homme. L’Etat communiste, par sa conception totalitaire, sacrifie les droits de l’homme. C’est pourquoi nous ne sommes d’accord ni avec l’un ni avec l’autre… Cette révolution n’est pas rouge mais vert-olive» de la couleur des uniformes de la guérilla.

Comités de défense de la révolution

Les grandes propriétés agricoles sont redistribuées au profit des paysans. Les CDR, Comités de Defensa de la Revolucion sont créés en 1960. Reposant sur des valeurs socialistes de partage, cette organisation de propagande du gouvernement est chargée de défendre les intérêts de la révolution cubaine et de promouvoir les acquis de celles-ci dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’économie.

L’embargo diplomatique et financier des Etats-Unis isole Cuba et mine son économie. La vie quotidienne et la nécessité d’avancer, à vivre, à s’amuser, obligent les Cubains à multiplier des prouesses d’astuce et d’habilité. Le blocus américain stimule des capacités d’invention et d’improvisation. Car chaque jour, il faut faire avec moins.

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Carros americanos

Abandonnées par les Américains lors de la révolution Cubaine et la chute du gouvernement pro-américain en 1959, les vieilles voitures américaines font partie du paysage de La Havane.

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Les Cubains ont tout fait pour les préserver et les maintenir en état de marche, devenant des pros de la mécano. Ces voitures atteignent au compteur le chiffre parfois irréel de mille miles parcourus. La visite de la ville à bord d’une belle voiture américaine fait partie du folklore de La Havane.

Museo de la Revolucion

Installé dans l’ancien Palais présidentiel, le Musée de la Révolution est une visite incontournable de Cuba pour celui qui s’intéresse à son passé. Le régime castriste y réécrit sa propre version de l’histoire de la révolution qui fut menée par Fidel Castro et Ernesto Che Guevara. A l’entrée du Musée de la Révolution, il y a un tank soviétique SU-100 et deux avions, un chasseur Hawker Sea Fury et un Vought OS2U Kingfisher qui prirent part aux combats de la Baie des Cochons en 1961.

Quince ano

En Amérique du Sud comme en Espagne, la fête des quinze ans, quince ano, est une fête traditionnelle importante pour les jeunes filles qui marque leur entrée dans leur vie de femme. A Cuba, cette fête est presque aussi importante que le mariage. Les jeunes demoiselles célèbrent cet événement en se parant de robes de princesse et de diadèmes.

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«Nous autres Cubains avons vocation d’infini terrestre et nous découvrons, avant tout, que se diluer c’est se réaffirmer. Le monde nous appartient par droit, pour l’âme et la peau.» Eliades Acosta Matos, directeur de la Bibliothèque nationale de Cuba.

 

Carnet de route de La Havane

  • Y aller? La Havane est devenue une destination touristique très prisée depuis 2014 suite à l’assouplissement des relations diplomatiques avec l’Europe et les Etats-Unis. Il faut prévoir trois jours pour visiter la ville. Les infrastructures sont parfois encore sommaires et les prix très élevés.
  • Quand y aller? Comme ailleurs dans les Caraïbes, de fin novembre à fin avril, c’est la saison sèche et il fait moins chaud (25°C). De mai à novembre, c’est la saison des pluies avec des températures plus élevées et plus pénibles à cause de l’humidité (30°C).
  • Monnaie? Demandez le tarif avant de consommer et vérifiez en quelle devise est le prix affiché, en peso cubano (CUP) réservé aux Cubains ou en peso cubano convertible (CUC) à l’usage des touristes.
  • Sécurité? Gare aux rabatteurs, les jinteros, qui prennent les quartiers historiques d’assaut à la recherche de touristes crédules. Refusez les propositions d’accompagnement ou d’aide de services insistantes.
  • Circuler? La vieille ville se visite à pied. Pour aller plus loin, taxi, cocotaxi (triporteurs motorisé), bicitaxi (taxi-vélo) ou vieilles voitures américaines stationnées près du Capitole.
  • Que boire ? Le Cuba libre, à base de rhum blanc, de cola, de jus de citron vert et de glace pillée
  • Où loger?
  • Hotel Nacional de Cuba, l’hôtel des stars, un palace 5 étoiles des années trente avec piscine, jardins et vue sur le Malecon. https://www.hotelnacionaldecuba.com/
  • Hôtel Sevilla, demeure historique de type mauresque près de la promenade du Prado, hôtel 4 étoiles, grandes chambres et piscine, http://www.hotelsevilla-cuba.com/fr/hotel_sevilla_cuba.asp
  • Casa Particular, Airbnb cubain plus abordable, logement chez les particuliers que l’on reconnaît au logo bleu Arredador divisa http://www.casahavanaparticular.com/
  • Envie de plages? A 150km de La Havane sur la côte nord, Varadero est la plus grande station balnéaire de Cuba. Une longue plage de sable blond, des palmiers, une mer turquoise et des centaines d’hôtels. Très touristique, la longue péninsule est interdite d’accès aux locaux.
  • Plus d’infos? Le site officiel de tourisme https://www.cubatravel.cu/fr/Destinations/La-Habana et quelques blogs  https://www.visiter-cuba.fr/  et https://www.cubavoyage.org/la-havane et https://www.cubania.com/voyage-guide-local-specialiste-cuba.html  et https://itinerairesphoto.com/que-voir-et-faire-a-la-havane/  et https://www.voyageperou.info/visiter-la-havane/

Crédit photos Agnès Pirlot et François Pirlot

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