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Hanbury est un des plus beaux jardins de Ligurie et d’Italie. Un trésor botanique riche de milliers de plantes exotiques.

 

Cap Mortola

Accroché au promontoire du Capo Mortola, sur la Riviera italienne, le jardin botanique de la villa Hanbury déroule ses falaises escarpées entre l’ancienne voie romaine Via Aurélia et la mer Méditerranée. La protection offerte par les collines environnantes et l’exposition ouverte sur la mer au sud-ouest offrent un climat exceptionnellement doux avec des températures hivernales qui descendent rarement en dessous de zéro degré.

L’endroit est magnifique. La moitié du terrain est recouverte d’une végétation méditerranéenne spontanée dont une majorité de myrte, Myrtus communis, de pins d’Alep, Pinus halepensis, de chênes, lauriers, robiniers et figuiers. L’autre partie est un jardin d’acclimatation de plantes exotiques provenant des zones tropicales et subtropicales de Californie, Chili, Afrique du Sud, Australie, une collection précieuse classée au patrimoine mondial par l’Unesco.

Thomas et Daniel Hanbury

Le jardin botanique est né de la vision d’un anglais, Sir Thomas Hanbury (1832-1907). Né près de Londres, il fonde à l’âge de 21 ans une compagnie d’importation de soie, de thé et d’épices provenant de Chine. A 30 ans, sa fortune est faite. Il peut réaliser son rêve, trouver une résidence loin des hivers pluvieux britanniques et créer un jardin d’acclimatation de plantes exotiques pour transmettre l’amour de la nature et la connaissance du monde végétal.

Son frère Daniel Hanbury, pharmacien et botaniste, est également passionné de plantes. Il découvre sur le cap Mortola un ancien palais, le Palazzo Orengo, construit au 16e siècle sur les traces d’une ancienne villa romaine.

Le domaine de 18 hectares est à l’abandon et le palazzo doit être restauré. Thomas Hanbury achète le domaine en 1867.

A partir de 1874, Thomas Hanbury et sa famille passent l’hiver à La Mortola et accueillent des invités de marque dont la reine Victoria.

Thomas fait appel au paysagiste allemand Ludwig Winter envoyé par le pépiniériste hyérois Charles Huber pour aménager un parc sur la moitié du terrain. Une succession de terrasses est décorée de fontaines, grottes, étangs, pergolas et tonnelles dans le style victorien de l’époque.

Une collection de plantes exotiques

Des plantes provenant des quatre coins de l’empire colonial britannique et du reste du monde arrivent. Dès 1890, plus de six mille espèces différentes sont plantées et leur acclimatation étudiée occupant un bataillon de jardiniers. Les échanges sont nombreux avec les jardins et les pépinières de la Côte d’Azur voisine et les jardins botaniques, notamment avec les jardins de Kew en Grande-Bretagne.

Couvert d’honneurs par les gouvernements italien et britannique, récompensé de la Victoria Medal of Honor par la Société royale d’agriculture britannique, Thomas Hanbury classait les plantes par thèmes ou selon leur origine géographique. Il surveillait de près les plantations et avait pour mot d’ordre «Une place pour chaque chose et chaque chose à sa place».

A la mort de Thomas Hanbury, son fils Cécil assure la gestion du domaine avec l’aide de son épouse, Lady Dorothy qui y apporte une touche personnelle en se concentrant sur l’aspect paysager avec l’ajout de perspectives, l’ouverture d’allées et la création de fontaines. Après la période sombre de la seconde guerre mondiale, les jardins sont repris par l’Etat italien qui en garantit la protection à des fins scientifiques, confiant la gestion à l’Université de Gênes.

Des jardins en terrasses

Aujourd’hui, les passionnés de botanique peuvent se promener à travers ce jardin et arpenter la centaine de mètres de dénivelé entre le portail d’entrée jusqu’au bord de la mer. Il suffit de descendre quelques marches et de passer à côté de bassins et de pergolas envahies de Campsis pour découvrir des collections de plantes succulentes, cactus, Agave et Aloès, de sauges et de passiflores. Près de la fontaine du dragon, le papyrus, Cyperus papyrus, trouve ici son habitat le plus septentrional. Partout, le long des allées, les Echium forment des bouquets bleus mellifères.

Une forêt australienne riche en Eucalyptus prolonge la promenade, suivie par une zone d’acacias, de palmiers et de bambous. Un petit pavillon rose termine l’étroit jardin des parfums, le Giardino dei Profumi conçu en 1928. Le thym, le Pelargonium, le jasmin et l’héliotrope exhalent leurs parfums enivrants dans la chaleur de l’été.

La Mortola Hanbury (7)
La Mortola Hanbury (11)
La Mortola Hanbury (1)
La Mortola Hanbury (4)

On retrouve ensuite l’axe du jardin avec le mausolée mauresque où sont enterrés les fondateurs de ce jardin extraordinaire avant de descendre vers la mer à travers un verger d’agrumes avec des formes anciennes et une oliveraie aux arbres centenaires. C’est une pinède qui clôt le jardin, au bord de la mer, où un sentier de berger court encore.

Jardins botanique Hanbury, Corso Montecarlo 43, La Mortola, Ventimiglia, Italie. Venant de Nice par l’autoroute A8, sortir à Menton, direction Garavan sur la route côtière vers Latte en direction de Vintimille. https://giardinihanbury.com/fr/

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