Dominé par son volcan, Pico est l’île des grands espaces. C’est une terre attachante de roches noires qui s’allonge tel un monstre marin dans l’océan.
Le port de Madalena
La vedette qui fait la navette entre Faial et Pico me dépose dans le port de Madalena. La ville est toute petite, protégée par deux îlots où de nombreux oiseaux marins viennent nidifier. Toute l’animation de la ville est centrée sur l’église Santa Maria Madalena dont la façade du 19e siècle s’ouvre sur un intérieur décoré de riches retables en bois doré.
Au cœur de la nature
Situé à seulement 7km de Faial, Pico se trouve dans le groupe central de l’Archipel des Açores. L’île est peu peuplée et le tourisme est y est encore marginal. On peut arpenter la campagne pendant des heures sans croiser âme qui vive si ce n’est un fermier qui court derrière ses vaches échappées des pâtures. La végétation endémique domine sur les plateaux qui offrent de superbes points de vue sur la côte. (voir mon reportage sur la flore des Açores)
Le volcan du Pico
Pico est façonné par l’océan et les forces telluriques. L’île doit son nom à son célèbre volcan. Avec ses 2351 m d’altitude, cette masse impressionnante surgie des flots est le point culminant des Açores et du Portugal. Souvent enveloppée de nuages, la montée jusqu’au pic est fatigante mais récompensée quand le brouillard se lève par un panorama unique sur les îles aux alentours.
Les Açoriens surnomment Pico l’île noire. Noire comme la roche volcanique de ses terres, comme ses maisons, comme ses coulées de lave, les mistérios provenant d’éruptions postérieures au peuplement de l’île.
Les villages construits en pierre de lave au bord de l’océan sont entourés de rochers et de falaises noires creusées de grottes dans lesquelles la mer s’engouffre avec fracas.
Des vignobles classés par l’Unesco
Protégées par des kilomètres de murets de basalte, les vignes de Pico sont célèbres. Elles offrent le spectacle fascinant d’une mosaïque minérale noire colorée du vert tendre des pieds de vignes et du bleu intense de la mer. La culture de la vigne a donné naissance au fameux Verdelho do Pico, un vin blanc liquoreux qui eut son heure de gloire à la cour de Russie.
La Grotte des Tours
C’est dans le parc naturel de Pico que je découvre l’un des plus grands tunnels de lave au monde ouvert au public, la Grutta das Torres. Classée monument naturel régional, on a découvert cette grotte en 1990. Je visite la grotte en groupe avec un guide, équipée d’un casque et d’une torche car le sol est glissant et escarpé et les galeries ne sont pas éclairées. On admire des stalactites et des stalagmites de lave et des parois striées dans la pénombre.
Baleiniers et cachalots
Le port de Sao Roque do Pico possède la seule usine baleinière de l’archipel. Elle est désaffectée depuis 1981. Les cachalots étaient remorqués de toutes les îles du centre pour venir s’échouer sur ce quai et y être débités. La graisse fondue dans les chaudières donnait l’huile, le foie pressé procurait les vitamines, la viande moulinée devenait farine pour l’alimentation des animaux et les os broyés s’utilisaient comme engrais.
Cette pêche sportive et dangereuse, véritable corrida de la mer, se faisait sur des baleinières effilées en bois, à la rame et au harpon. Une lutte titanesque et sanglante entre les hommes et les géants de la mer que l’on peut aussi découvrir également au Musée des Baleiniers dans le port de Lajes do Pico.
Aujourd’hui, les baleines et les dauphins s’observent lors de sorties en mer, principalement à partir de Lajes do Pico classé au Top 10 des meilleurs spots de Whale Watching dans le monde.
C’est dans un hôtel au bord de la mer, l’Aldeja da Fonte à Silveira près de Lajes do Pico que j’ai posé ma valise. Parfaitement intégrées dans la végétation, six petites maisons en pierre volcaniques sont perchées au dessus de l’océan. Une halte au coeur de la nature d’où l’on peut apercevoir les baleines par beau temps.
La cuisine açorienne
Voisine du continent mais unique tout de même, la cuisine locale se décline en poissons frais, en poulpes mijotés dans du vin très aromatique, en fruits de mer, en soupes de poissons et en viandes cuisinées en ragoût bien épicé. Et pour terminer le repas, une pâtisserie traditionnelle, le tout arrosé d’un bon petit vin du pays.
Carnet de route
- Y aller? Pico est relié au continent par un aéroport. Les liaisons inter-îles sont assurées par des vols réguliers de la Sata Air-Azores et par des ferry. www.flytap.com , www.azoresairlines.pt , wwwatlanticoline.pt
- Quand y aller? Idéalement de mai à septembre. Le climat tempéré toute l’année n’offre que peu de variations de températures. Cela va de 11° à 16°C en janvier et de 18° à 25°C au mois d’août.
- Ou loger? Aldeja da Fonte, nature hôtel au bord de la mer avec six bungalows et une belle piscine. www.aldeiadafonte.com
- Whale Watching? Espaço Talassa, des sorties en mer sur de petits bateaux par groupes de maximum 12 personnes pour observer des baleines et des dauphins, tortues et oiseaux rares à partir de Lajes do Pico. www.espacotalassa.com
- Organiser son séjour? www.visitazores.com/fr, www.visitportugal.com
Pour découvrir mon guide pratique sur les Açores, les îles de Terceira, de Faial et la flore des Acores, sur le centre du Portugal côté mer, sur les îles Scilly, sur l’île de Ré et sur l’île de Paxos, rendez-vous dans la rubrique Voyages, Europe et mon reportage sur le Cap Vert, Santiago, Fogo, Santo Antao et Sao Vicente, rendez-vous dans la rubrique Voyages, Afrique, ou cliquez sur les liens.