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la passion du voyage et des jardins.

Tout droit venu du Moyen-Age, le Château d’Ainay-le-Vieil est une des plus belles places fortes du Berry. J’ai découvert son jardin d’eau, sa roseraie et ses anciennes Chartreuses.

 

Une place forte médiévale

Un ballet d’hirondelles m’accueille au Château d’Ainay-le-Vieil. Je suis dans la région Centre Val de Loire, aux confins du Berry et du Bourbonnais. L’austère forteresse construite vers les 12e et 13e siècle faisait partie d’une série de châteaux qui défendaient la vallée du Cher. Passé les tours massives du châtelet, je découvre une cour baignée de lumière. Un corps de logis gracieux unit les dernières fleurs du gothique et les promesses de la Renaissance. C’est un moment de grâce, totalement hors du temps.

Château d'Ainay-le-Vieil

Les seigneurs de Bligny

Au Moyen-Age, le château cerné de douves, d’une enceinte octogonale et de neuf tours massives avait une vocation essentiellement militaire. La demeure fut restaurée vers la fin du 15e siècle par Charles de Chevenon, seigneur de Bigny. C’est un château chatoyant souligné de pierres dorées et de lucarnes gothiques. Au centre du logis se dresse une tour ciselée sous l’aile d’une girouette en forme de dragon. Le château abrite un salon prestigieux qui conserve une décoration réalisée en l’honneur de Louis XII et d’Anne de Bretagne. Peuplé de souvenirs de Colbert, de Marie-Antoinette et de Napoléon, le Château d’Ainay-le-Vieil est toujours habité par les descendants des Bligny depuis près de six siècles.

Château d'Ainay-le-Vieil

Marie-Sol de la Tour d’Auvergne

Petite-fille du Marquis de Colbert, Marie-Sol de La Tour d’Auvergne a passé toute son enfance au Château d’Ainay-le-Viel. Vice-présidente de la Fondation des Parcs et Jardins de France, elle a voyagé à travers le monde pour promouvoir l’art des jardins au-delà des frontières. C’est elle l’âme des jardins d’Ainay-le-Vieil, de la roseraie qui rassemble une collection de roses anciennes parfumées, des jardins d’eau et des anciennes Chartreuses.

Château d'Ainay-le-Vieil

Les Jardins d’eau

L’eau est omniprésente à Ainay-le-Vieil. Au 16e siècle, les temps étant moins troublés, les châteaux s’ouvrent vers le monde extérieur et des jardins sont créés. L’eau des douves et des fossés qui jouait un rôle défensif joue dorénavant un rôle d’agrément. Un remarquable système hydraulique permet, par le jeu de déversoirs successifs d’alimenter les canaux du ‘Carré en l’Ile’, les douves du château, le canal de dérivation du moulin et le lavoir du village.

Jardin d'eau d'Ainay-le-Vieil

Le Carré en l’Ile

Bordés d’une allée plantée d’arbres, des canaux réguliers de 120 mètres de long chacun entourent une île en carré d’une étendue de plus d’un hectare. A l’époque, ces jardins étaient occupés par des carreaux de fleurs et de buis et par un potager. Actuellement, le ‘Carré en l’Ile’ a une structure de charmes taillés en palissade bordant entièrement les canaux. Au centre, une allée ponctuée d’ifs mène aux célèbres ‘Chartreuses’.

Carré en l'île d'Ainay-le-Vieil

Les Chartreuses

Datant du 17e siècle, les Chartreuses sont une structure architecturale composées de salles reliées entre elles par une série d’arcades. A Ainay-le-Vieil, elles sont situées sur une terrasse surplombant les canaux. Les murs hauts de quatre mètres étaient conçus pour créer une succession de micro-climats permettant d’étaler la production de fruits. A présent, les Chartreuses accueillent cinq jardins à thème réalisés avec la complicité du paysagiste Pierre Joyaux et qui évoquent l’évolution de l’art des jardins en France.

Iris Jacques Coeur de Cayeux

Le Jardin bouquetier

Le long du canal, à l’ombre d’un cyprès-chauve centenaire et d’un chêne d’Amérique s’étend une longue plate-bande de fleurs vivaces et d’annuelles appuyés sur un fond d’arbustes dont la floraison s’étale sur toutes les saisons. J’y admire l’iris ‘Jacques Coeur’, créé par Richard Cayeux et baptisé en 2011 à Ainay-le-Vieil. Depuis cette première Chartreuse, on découvre la perspective des cinq arcades avec la statue de Pomone dans le fond. La déesse des jardins en possède tous les attributs, la pelle, le cordeau, les plans des jardins, la corbeille de fruits et la couronne de fleurs.

Chartreuses d'Ainay-le-Vieil

Le Jardin de Méditation

Après avoir traversé un verger sculpté de pommiers et poiriers taillés en cordons, arcades et colonnes, je découvre le Jardin de méditation. Un enclos d’osier tressé entoure une maison en if et son jardin fait de parterres de buis. Un mur porte une fresque représentant saint François d’Assise parlant aux oiseaux. Inspirée de celle de Giotto, elle a été réalisée par J. Yves Bourgain, fresquiste et restaurateur de la chapelle du château. Sortant de l’enclos, je pénètre dans un quinconce de mûriers entourant un bassin dont l’eau, symbole de vie, sourd d’une fontaine.

Chartreuse Ainay-le-Vieil

Le Cloître des Simples

Bordé d’un promenoir dans l’esprit de la Renaissance, le Cloître des simples est fait de tilleuls conduits en une série d’arcades. Au milieu du cloître, quatre carrés rassemblent des parterres de plantes médicinales et condimentaires disposés en carreaux. Les murs sont couverts de nombreuses variétés de roses, d’arbustes oubliés et de plantes herbacées.

Chartreuses Ainay-le-Vieil

Le Parterre de Broderie

La dernière Chartreuse évoque la grande époque des jardins à la française qui atteint son apogée au 17e siècle sous l’impulsion de Le Nôtre. Elle s’agrémente de topiaire d’ifs, de roses blanches et de volutes de buis qui reproduisent des fleurs de lys.

Broderie Château d'Ainay-le-Vieil

Un portique décoratif se dresse de façon théâtrale devant la perspective des canaux. Ces treillages sont un décor somptueux inspiré de Versailles dont la mode s’étendit à tous les jardins des seigneurs à l’époque.

Jardin d'Ainay-le-Vieil

Les pavillons Renaissance

Deux pavillons Henri IV marquaient l’entrée des jardins. Couverts d’une toiture en pavillon et percés de lucarnes ouvragées, ils sont bordés par l’ancien canal de dérivation qui menait l’eau au bief du moulin. Un des pavillons fut aménagé en volière au 19e siècle et accueille aujourd’hui les visiteurs.

Château d'Ainay-le-Vieil

La roseraie

Proche des pavillons et bordée par les canaux du Carré en l’Ile, la roseraie raconte l’histoire de la rose à travers 180 variétés anciennes et jusqu’aux plus récentes. Certaines ne fleurissent qu’une seule fois, aux mois de mai juin. De nombreuses variétés portent des noms historiques : ‘Chapeau de Napoléon’, ‘Souvenir de la Petite Malmaison’, ‘Impératrice Joséphine’. La rose ‘Colbert’ a été spécialement créée par Georges Delbard pour Ainay-le-Vieil. Un petit rosier à fleurs doubles sélectionné en 2008 par Jean-Pierre Guillot porte le nom de ‘Marie-Sol de la Tour d’Auvergne’.

Roseraie d'Ainay-le-Vieil

Le Jardin des Poètes

Une structure de charmes entoure ce jardin planté de rosiers et de buis. Parsemés dans la végétation des chambres de verdure, des poèmes hymnes à la nature, à l’amour et au temps qui passe évoquent quelques grands poètes français. On y découvre les poèmes de Géraud d’Aligny, le père de Marie-Sol de la Tour d’Auvergne. Un poète au talent certain reconnu par des prix de l’Académie française.

Château et Jardins d'Ainay-le-Vieil

Château d’Ainay-le-Vieil

Visite guidée du château classé ‘Monument Historique’ et visite libre du parc et des jardins labellisés ‘Jardin Remarquable’. Restaurant de produits du terroir, hébergement au château, gîte dans la conciergerie et chambre d’hôtes dans une tour des remparts. Le site fait partie de la Route de Jacques Coeur et des Jardins Secrets en Berry. Ainay-le-Vieil, 7 rue du Château, à 50km de Bourges et 80km de Nevers, entre Val de Loire et Bourgogne, France. www.jardins-de-france.com, www.berryprovince.com , www.route-jacques-coeur.com et https://chateau-ainaylevieil.fr/

Voir dans la rubrique Jardins, France Centre, mes reportages sur les Châteaux et Jardins du Berry, le Prieuré d’Orsan, le Château de la Bussière et le Parc Floral d’Apremont, le Château du Rivau et le jardin du rosiériste André Eve ou cliquez sur les liens.

Château d'Ainay-le-Vieil

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