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Un champ d’été fleuri de bleuets, de marguerites et de coquelicots… Pour reproduire ce tableau champêtre, semez à la volée un mélange de céréales et de fleurs des moissons.

 

Des fleurs et des céréales

Imaginez une prairie où l’herbe verte est mêlée à toutes sortes de fleurs et de graminées. Un univers toujours changeant que l’on peut aménager, même dans un petit jardin. Le champ fleuri est un mélange de céréales et de fleurs annuelles, bisannuelles ou vivaces , coquelicots, bleuets des champs, digitales, mauves musquées, nielles des blés et chrysanthèmes des moissons. Il ne demande que peu d’entretien. Un ou deux fauchages par an contre une tonte par semaine pour les gazons.

Prairie fleurie

Un coin de nature

Les mélanges pour semis rassemblent des plantes indigènes mellifères qui offrent un potentiel écologique très important. Beaucoup de fleurs sauvages attirent les insectes butineurs. Abeilles et papillons trouvent ainsi de quoi se nourrir pendant une grande partie de l’année tandis que les oiseaux profitent de la présence des insectes pour nourrir leur progéniture. Sans oublier les oiseaux granivores tels les verdiers et les chardonnerets qui, l’automne venu, se nourrissent des graines produites en quantité par certaines espèces dont la centaurée des prés ou la knautie des champs.

Prairie fleurie

Un jardinet ensoleillé

Vous ne devez pas disposer d’une grande superficie pour réaliser un champ fleuri dans votre jardin. Une parcelle de quelques mètres carrés est amplement suffisante à condition qu’elle soit baignée de soleil.

Prairie fleurie

Un semis de fleurs des champs annuelles

Un mélange de bleuets, de coquelicots et de chrysanthèmes des moissons vous garantira dès la première année une floraison spectaculaire étalée du printemps à la fin de l’été. Par contre, ces plantes meurent aux premiers gels. Il faut donc retourner et ressemer la surface chaque année.

Prairie fleurie

Une flore indigène

Nielle des blés, Agrostemma githago, pâquerette sauvage, Bellis perennis, centaurée des champs, Centaurea cyanus, chrystanthème des moissons, Glebionis segetum, marguerite sauvage, Leucanthemum vulgare, camomille, Matricaria recutila, coquelicot, Papaver rhoeas, rhinante, Rhinanthus minor… D’un point de vue écologique, le semis de plantes indigènes contribue à augmenter la biodiversité naturelle.

Marguerite sauvage Lucanthemum vulgare
Nielle des blés Agrostemma githago
Camomille Matricaria recutita
Coquelicot Papaver rhoeas
Paquerette sauvage Bellis perennis
Bleuet des champs Centaurea cyanus

Un mélange de vivaces, bisannuelles et annuelles

Si vous optez pour un mélange de fleurs vivaces, annuelles et bisannuelles, vous ne devrez ressemer la parcelle que tous les cinq ans. Au fil des ans, les bisannuelles et les vivaces remplaceront progressivement les annuelles. La période de floraison s’étale de la mi-mai jusqu’en octobre selon les espèces choisies. Elle n’est pas très spectaculaire la première année et demande un peu de patience pour obtenir une floraison abondante.

Vivaces

Prairie fleurie

Dans le cas d’une grande surface, le mélange prairie fleurie est conseillé. Il comprend une bonne proportion de graminées accompagnées de diverses fleurs vivaces, plus éventuellement quelques fleurs annuelles pour assurer le spectacle dès la première année. Il n’est donc plus nécessaire de ressemer la parcelle chaque année. Par contre, le choix des graminées est important pour éviter qu’ils ne dominent la surface au détriment des fleurs.

Prairie fleurie

Prairie avec des bulbes

La période de floraison d’une prairie fleurie peut être avancée en la combinant avec la plantation de bulbes à naturaliser. Dès le mois de février, les premières floraisons seront une source de nectar pour les abeilles, bourdons et autres insectes utiles. Les bulbes et les rhizomes contribuent à une augmentation de la biodiversité.

Prairie fleurie

Semis de printemps

La période du semis peut avoir lieu au printemps ou à la fin de l’été. Une température journalière d’au moins 18°C favorise la bonne levée des semences. En avril mai, on sème le froment de printemps, l’orge, l’avoine et les fleurs annuelles. La floraison estivale se décline dans une dominante de fleurs blanches et jaunes. Durant l’hiver, les céréales peuvent rester en place. Le champ est moissonné au début du printemps, puis retourné pour être prêt pour de nouveaux semis.

Prairie fleurie

Semis d’automne

Le semis peut également se faire fin août début septembre. On sème alors le froment d’hiver, l’épeautre, le seigle, l’escourgeon et les fleurs annuelles. Les jeunes plantules profitent de l’automne pour germer et pour s’installer avant l’hiver. Dès le printemps suivant, le champ est fleuri dans une dominante de fleurs rouges et bleues. Le champ est moissonné à la fin de l’été, puis éventuellement retourné pour être prêt pour un nouveau semis.

Prairie fleurie

Faucher une ou deux fois l’an

La prairie fleurie d’annuelles doit être fauchée une fois par an, fin septembre. Après le fauchage, laissez en place quelques jours pour que les graines puissent tomber puis retirez le foin coupé. La prairie fleurie de vivaces doit fauchée deux fois an, fin juin assez haut et fin septembre plus bas. La première fauche encourage une belle floraison estivale. Si vous avez fait un mélange avec des annuelles, la première année il ne faut faucher qu’une fois en automne. On peut aussi pratiquer le fauchage en mosaïque en ne fauchant qu’une partie de la prairie début juillet et le reste fin octobre. Cette technique permet aux insectes et aux petits animaux de profiter des fleurs pendant tout l’été.

Prairie fleurie
Prairie Fleurie
Prairie fleurie
Prairie fleurie
Prairie fleurie
Prairie fleurie

Prairie fleurie, mode d’emploi

  • Choisissez une situation bien ensoleillée et un terrain de préférence sableux et bien drainé. Préparez le sol comme pour le semis d’une pelouse traditionnelle.
  • Désherbez, éliminez orties, oseilles, chardons, chiendents et graminées à feuilles larges. Evitez les produits chimiques. Utilisez de préférence une grande bâche qui couvre le sol et étouffe les herbes qui meurent par manque de lumière.
  • Bêchez le sol ou utilisez un motoculteur si la surface est grande. Egalisez à l’aide d’une griffe de manière à bien ameublir la terre de la parcelle. Ratissez et tassez au rouleau. Un léger coup de râteau préparera ensuite le lit de germination.
  • Aucun amendement ou engrais ne doit être apporté car la prairie s’installe mieux dans un sol pauvre. Dans une terre trop riche, ce sont les mauvaises herbes et les graminées qui reprendront le dessus.
  • Choisissez des semences adaptées à votre terrain, limoneux, argileux, sec, humide, calcaire, sablonneux, soleil ou mi-ombre, talus, fleurs mellifères ou comestibles
  • Mélangez vos graines à du sable blanc humide. Comptez une brouette de sable fin pour 1kg de semences. Semez à la volée puis passez légèrement un coup de râteau à la surface. Ne jamais recouvrir les graines d’une couche de terre.
  • Tassez le sol à l’aide d’une planchette ou d’un rouleau pour les grandes surfaces. En cas de sécheresse, arrosez la parcelle en fin de journée.
  • Ecartez les oiseaux gourmands en attachant quelques vieux CD ou des bandes de papier d’aluminium à des piquets en bambou.
  • On peut regarnir la prairie sans la refaire entièrement. Mi-août, on fauche très court la parcelle puis on griffe les endroits dégarnis avant de semer les graines sans oublier de damer le sol.
Prairie fleurie
Rinanthus minor
Vivaces
Prairie fleurie

Où trouver des semences en Belgique?

A lire: « Une prairie fleurie dans mon jardin, L’alternative créative au gazon », François Couplan, édition Jouvence nature 2019

Crédit photos Agnès Pirlot, Ecoflora, Ecosem

Reportage publié en 2018 dans Jardins & Loisirs (www.jardinsetloisirs.be)

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Prairie fleurie

 

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