Azalées de Chine, or et feu

Jaune, orange, blanc crème, rose vermillon ou saumoné, la floraison printanière des Azalées de Chine offre trois semaines de pur bonheur.

 

Enflammez votre jardin!

Un port gracieux, un parfum suave, des coloris pastel subtils… Les azalées de Chine offrent au mois de mai un décor somptueux qui se décline dans toutes les tonalités de jaune, orangé, blanc crème ou rose saumoné. Un spectacle qui se renouvelle à l’automne lorsque le feuillage caduc se colore de feu avant de tomber.

L’azalée est un rhododendron

L’azalée, Azalea, appartient au genre botanique Rhododendron de la famille des Ericacées. Certaines possèdent un feuillage persistant, une végétation compacte et des couleurs vives roses, blanches ou rouges. Ce sont les Azalées du Japon. Moins connues, les azalées à feuilles caduques, c’est à dire qui perdent leurs feuilles en hiver sont souvent appelées Azalées de Chine. Parfaitement résistants au froid jusqu’à moins 25°C, ces arbustes portent des fleurs qui s’épanouissent souvent avant l’arrivée du feuillage.

Sauvage, l’Azalée pontica

L’Azalea pontica, synonyme Rhododendron luteum, est originaire de l’Europe de l’Est et des montagnes du Caucase. Poussant rapidement, c’est l’Azalée de Chine la mieux acclimatée chez nous. Il est dommage qu’on la trouve si difficilement en pépinière car c’est une plante robuste et bon marché que l’on reproduit facilement par semis. On la trouve en tant que porte-greffe de nombreuses variétés d’azalées qui ornent nos jardins.

L’azalée du Caucase est un arbuste vigoureux peut atteindre 3 mètres de haut, presque autant de large. Ses bouquets de petites fleurs en trompettes d’un jaune intense s’épanouissent au début du mois de mai. La floraison délicieusement odorante évoque un parfum puissant de chèvrefeuille qui se répand à une distance considérable. En automne, le feuillage prend une splendide couleur rouge flamboyant.

Un peu raide, l’Azalée mollis

Issue de l’espèce Rhododendron molle, l’Azalée mollis est l’Azalée de Chine la plus vendue en jardinerie. C’est une plante bon marché car elle se multiplie facilement par semis. Comme la floraison est précoce, on l’achète généralement en fleurs. Mais au fur et à mesure que les années passent, les azalées mollis se présentent comme des buissons un peu raides, au port dressé et peu ramifié qui ne dépasse guère 1,5 mètre de haut. Le feuillage automnal est remarquable.

Les grandes fleurs jaunes ou orange au parfum discret de l’azalée mollis éclosent dès la fin du mois d’avril. Elles ont la forme de large calices groupés en bouquets qui s’épanouissent souvent avant l’apparition des feuilles. Les variétés greffées ou multipliées in-vitro offrent des coloris plus variés. On trouve de beaux hybrides dont ‘Dr Oosthoek’, rouge orange, ‘Dir. Moerlands’, jaune or ou ‘White Lights’ à fleurs rose pâle et blanc.

Flamboyants, les Azalées Knap Hill et Exbury

Obtenues par les horticulteurs anglais, les azalées Knaphill et Exbury sont les Azalées de Chine hybrides les plus brillants, parfois même un peu trop. Ces arbustes vigoureux peuvent facilement être multipliés par bouturage ou in-vitro car ils forment de solides racines. Ils offrent une gamme très étendue, comportant aussi bien des buissons au port fastigié atteignant 2 mètres de haut que des plantes au port largement étalé.

Réunies en de grosses grappes au mois de mai, les grandes fleurs s’ouvrent largement. Elles offrent des coloris spectaculaires allant du du blanc pur au jaune intense en passant par toute une gamme des rouge orange, rose ou vermillon. A découvrir, les variétés ‘Cecile’, rose foncé, ‘Fireball’, orange vermillon, ‘Homebush’, rose vif et ‘Persil’, blanc à taches jaunes.

Raffinée, l’Azalée rustique de Gand

Les amateurs de jardin plus naturel leur préfèrent les azalées rustiques de Gand. Leur prix est élevé car ces plantes ne peuvent être multipliées que par greffage ou bouturage, les semis ne reproduisant jamais la plante mère. Ces Azalées de Chine hybrides de l’Azalea pontica sont des arbustes raffinés merveilleusement parfumés. Les petites fleurs en trompette d’où sortent de longues étamines se déclinent dans les tons pastels, rose, jaune, orange, saumon ou rouge pourpre avec parfois une légère macule.

La croissance lente de l’azalée rustique de Gand aboutit à une plante bien ramifiée, au port élégant qui peut atteindre 2 mètres de haut et de large. La floraison est un peu plus tardive, vers la fin du mois de mai. Peu courantes en jardinerie, les variétés les plus appréciées sont ‘Coccinea Speciosa’, orange foncé, ‘Bouquet de Flore’, rose, ‘Daviesii’, blanc à macule jaune et ‘Corneille’, rose tendre.

Très proches de l’Azalée rustique de Gand à fleurs doubles, les Azalées rustica ont un port plus compact. La floraison est également précoce dès le début du mois de mai. Ces Azalées de Chine sont difficiles à trouver dans le commerce mais on peut citer ‘Praxitèle’, blanc crème jaune rosé à l’extérieur, ‘Byron’ blanc avec un peu de rose, ‘Il Tasso’ rouge rose saumoné, ‘Le Titien’ jaune pâle ou ‘Corneille’, rose pâle. (voir mon reportage sur les Azalées rustiques de Gand)

Un emplacement à la mi-ombre

Dans le jardin, les Azalées de Chine s’utilisent en massifs, en groupe de trois à cinq plantes ou en mélange avec d’autres arbustes de terre de bruyère comme les rhododendrons et les piéris. On les place de préférence en situation mi-ombragée, adossées à une haie ou à un mur qui n’est pas trop exposé au soleil. Le couvert d’un sous-bois leur convient en évitant la proximité des grands arbres aux racines traçantes comme les hêtres, érables, châtaigniers ou bouleaux car en été leurs radicelles pompent jusqu’à la toute dernière goutte d’humidité à la surface du sol.

Une terre légèrement acide

Comme les rhododendrons, les Azalées de Chine se plaisent dans un sol léger, riche en humus et légèrement acide (pH5). Elles aiment l’humidité mais pas l’eau stagnante. Au moment de la plantation, il ne faut pas hésiter à défoncer le sol en profondeur en rajoutant à la terre du jardin de la terre de bruyère, de la tourbe, du terreau de feuilles ou d’aiguilles de pin ainsi qu’un amendement organique provenant de compost ou de fumier décomposé.

Si le sol est très sablonneux, incorporez de la tourbe ou de l’humus pour en améliorer la texture et permettre à l’humidité d’y demeurer. Les sols lourds doivent être allégés avec du sable du Rhin, de la tourbe et de la terre de bruyère. Un paillis de feuilles mortes ou d’écorces broyées protège les racines des rayons du soleil et empêche la croissance des mauvaises herbes.

Soigner la plantation

Prévoyez un espace suffisant, avec une distance de 1,5m à 2m entre chaque plante. Les Azalées de Chine supportent mal la proximité des plantes vivaces qui entrent en compétition pour l’eau et la nourriture dont ils ont besoin. Avant la mise en terre, trempez la motte si elle est desséchée, pendant une demi-heure dans l’eau. En terre, la partie supérieure de la motte doit affleurer la surface du sol, sans l’enfoncer plus profondément.

Un arbuste sans entretien

Evitez de biner le sol car vous blesseriez les racines superficielles. Pour les arrosages, utilisez de préférence l’eau de pluie. Il faut supprimer les rejets spontanés qui poussent à la base de l’arbuste sur les sujets greffés. On reconnaît les sauvageons au moment de la floraison car leur coloris diffère du reste de la plante. On doit les éliminer car la plante mère a tendance à dominer et l’hybride greffé finirait par disparaître.

Les Azalées de Chine ne demandent pas à être taillées, surtout dans les jeunes années, car leur croissance est relativement lente. Plus tard, l’arbuste supporte d’être légèrement taillé pour obtenir une forme plus compacte. La meilleure période pour la taille se situe immédiatement après la floraison. Cela permet à l’arbuste d’avoir assez de temps pour produire avant l’automne de nouvelles pousses pourvues de boutons.

En Belgique, où admirer et acheter des Azalées de Chine:

• Parc de Beervelde, www.parkvanbeervelde.be
• Parc de la Feuillerie à Celles, www.lafeuillerie.be
• Arboretum de Kalmthout, www.arboretumkalmthout.be
• Pépinière Wautier à Court-St-Etienne, http://www.rhododendronwauthier.be/

Reportage publié en 2008 dans L’Evénement (www.eventail.be)

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