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Pavé, dallé, en gravier ou en bois, le chemin établit un lien entre les différentes parties du jardin. Quelques idées pour guider le pas et ravir l’oeil.

 

Dynamiser l’espace

Les chemins entraînent nos pas du portail à la maison et de la terrasse à nos coins préférés. Lorsqu’ils sont couverts de surface en dur, ils permettent de profiter du jardin à pied sec, même lorsque le temps est pluvieux. Avec un minimum d’entretien, ils sont également adaptés aux réalisations en milieu urbain.

C’est donc d’abord pour leur utilité que l’on intègre les dallages, pavements, graviers et revêtements en bois au jardin. Mais il suffit de considérer l’énorme éventail de formes et de couleurs des matériaux pour réaliser qu’ils possèdent une beauté propre qui dynamise l’espace et enrichit le décor.

Les allées et les chemins jouent un rôle essentiel dans l’architecture du jardin. Formant une base structurée qui divise ou relie différentes parties du jardin, ils constituent une sorte d’ossature qui soutient, encadre et met en valeur les éléments plus naturels que sont les végétaux. Le tracé dépend du style de la maison et du jardin.

Chemin direct ou vagabond

La ligne droite est la manière la plus courte pour relier deux points. Toutefois, cette ossature nette et rectiligne, parfois un peu austère, peut être adoucie par des décrochements et des îlots de plantations. Les allées en courbes ont un aspect plus informel. Elles sont plus belles si leurs proportions sont généreuses.

Il doit toujours y avoir une raison pour que les allées suivent leur chemin. Un sentier qui disparaît derrière un grand arbuste ou un groupe de vivaces suscite à coup sûr la curiosité du promeneur. Par contre, si le tracé n’est pas logique, personne le suivra.

Effet de surprise

Associer différents revêtements, jouer sur les combinaisons de couleurs, de textures et d’appareillages, on n’y pense pas toujours. Et pourtant, ces éléments tangibles offrent une rupture à une surface souvent monotone. Ils permettent de définir différentes zones dans le jardin.

Les poses en forme de cercle, de carré ou de courbes organiques apportent de la vitalité aux grandes surfaces et personnalisent les endroits stratégiques, comme la zone d’accueil devant une porte d’entrée ou le centre d’un jardinet classique. Les bordures permettent aussi de créer des motifs et des jeux de contrastes surtout lorsque le matériau diffère de celui du dallage.

La bonne échelle

L’échelle a son importance, tant pour la taille de chaque pavé ou dalle que pour celle de la surface à recouvrir. Les pavements de petites dimensions donnent l’illusion d’espace et sont donc bien adaptés aux petites surfaces. Inversement, si vous utilisez de grandes dalles pour recouvrir une surface étendue, celle-ci paraîtra réduite.

Le soleil fait ressortir les reliefs et les motifs les plus discrets, mais les couleurs claires sont éblouissantes. Optez plutôt pour les tons dorés, miel ou gris clair qui égaieront le décor sans vous éblouir par grand soleil. Pour éviter la monotonie sur les grandes surfaces, alternez différents types de poses mais éviter le mélange de trop d’éléments disparates.

Tout le charme d’un chemin ou d’un sentier vient de son intégration dans l’environnement naturel. Laissez les plantes en coussins fleuris en festonner les bords. Alternez, aux endroits stratégiques, quelques touffes de plantes plus spectaculaires, comme de hautes graminées ou des buissons à feuillages remarquables.

Esthétique mais pratique

Au moment où vous tracez un chemin, pensez à son utilisation et à son entretien. La largeur idéale d’un chemin est de 120cm, ce qui permet le passage de deux adultes de front. Dans un jardin de ville, un sentier plus large permet aussi de s’asseoir ou de jouer. Un mini jardin, en quelque sorte.

Lorsque le chemin longe un massif arbustif ou des plantes hautes, prévoyez un passage suffisamment large pour que le promeneur ne soit pas importuné par les arbustes, les branches ou des feuillages qui risquent d’obstruer le passage.

Les voies de passage doivent être planes et non glissantes. Réservez les textures irrégulières ou en relief aux bordures. Si l’allée est bordée par un gazon, évitez les angles vifs qui ne pourront pas être tondus correctement. Les courbes sont bien plus faciles à négocier pour le passage de la tondeuse

Pensez à la bordure

Donnez à votre chemin un profil légèrement bombé pour l’évacuation de l’eau de pluie. S’il longe la maison, orientez la pente vers le point opposé aux bâtiments. Pensez à l’aménagement d’une bordure enfoncée dans le sol. Cela évitera que la terre et les matériaux meubles ne s’éparpillent partout. La bordure constitue aussi un précieux barrage aux mauvaises herbes.

Avant de commencer

La pose d’un revêtement sera d’autant plus facile que la préparation du terrain aura été bien faite. Inutile de se presser. Le temps consacré à cette préparation est une garantie de durabilité. Selon les matériaux, il faut envisager la pose d’un lit de sable, d’une chape de mortier ou d’un film géotextile. Il faudra parfois prévoir des drains pour l’évacuation de l’eau. Tout cela ne s’improvise pas!

La pierre naturelle

La pierre la plus utilisée pour les pavés est le petit granit gris issu de nos carrières de pierre bleue du Hainaut. Il s’utilise également sous forme de dalles. Un style un peu austère dans un appareillage classique mais qui peut être dynamisé par des pierres brutes aux contours plus naturels. Le confort de marche est parfait sauf en cas de pluie où la surface peut être glissante. Le matériau et la pose sur une chape sont onéreux.

La pierre reconstituée

Constituée de minéraux naturels broyés et reformés avec un mélange de béton ou de ciment, la pierre reconstituée est moulée et teintée dans la masse. Elle peut prendre la forme de dalles ou de pavés et offre un aspect proche des pierres naturelles, avec un prix beaucoup plus attractif. Elles se posent facilement car elles ont l’avantage d’avoir toutes la même épaisseur. Plus elles sont grandes, plus rapide est la pose mais il faut tout de même prévoir une chape de béton pour la stabilité.

Klinkers, pavés et dalles en béton

Mélange de ciment, de sable et de gravier moulé et teinté dans la masse, le béton peut prendre la forme d’un pavé, d’une brique ou d’une dalle. La diversité des modèles, des dimensions et des couleurs offre une grande souplesse d’utilisation. Parfaitement imputrescibles et antidérapants, ils sont faciles à poser car souvent emboîtables. Leur pose sur une simple couche de sable stabilisé est un jeu d’enfant. Ils se nettoient une fois par an au jet à haute pression.

Béton coulé, galets et mosaïque

Pour réaliser un chemin en béton ou ciment coulé, il faut un sol stable sur lequel on a préparé un coffrage. Pour animer les grandes surfaces, on peut couler différentes dalles réunies par des joints de matériaux différents. Un effet de mosaïque peut être obtenu en rajoutant des galets ou des fragments de céramique.

Le gravier et la dolomie

Il existe des graviers en différents calibres et couleurs, galets polis, éclats de roches, pierres concassées, dolomie. Livré en vrac et facile à placer, ce matériau aplanit toutes les irrégularités du sol et s’adapte bien aux courbes. Peu stable, il n’est pas confortable pour se promener car on s’y enfonce. On l’étend sur une fondation en pierailles avec un feutre géotextile pour éviter que le matériau ne s’enfonce dans la terre. Le chemin est délimité par une bordure afin que le matériau reste en place.

La brique en terre cuite

Les briques en argile cuite présentent une texture vivante qui se marie bien avec la nature environnante. Ce matériau peut être assorti aux murets, bordures et escaliers. Le procédé de cuisson permet de créer une grande diversité de dessins et de formes. Les briques peuvent être disposées en chevrons, en cercles concentriques ou en damiers.

Les caillebotis et traverses de bois

Le bois est un matériau flexible que l’on réserve aux chemins ensoleillés. Si vous le posez dans des coins ombragés, il risque de se couvrir d’algues et de devenir glissant, même si le bois est traité et antidérapant. On le nettoie à l’eau de Javel ou avec un produit anti mousse deux fois par an.

Le paillis végétal

C’est la dernière mode en matière de sentier écologique. Paillage d’écorces, copeaux de bois, paillis de chanvre ou de miscanthus, ces matériaux biodégradables rendent le cheminement souple et doux à la marche. Comme pour le gravier ou la dolomie, il faut prévoir un feutre géotextile pour éviter l’apparition des mauvaises herbes.

Reportage publié en 2017 dans Jardins & Loisirs (www.jardinsetloisirs.be)

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