Le jardin des «Roches Fleuries» possède très peu de fleurs. C’est un endroit mystérieux, jouant avec les feuillages, les jeux d’ombre et de lumière.
Un jardin ‘pittoresque’
Le jardin des ‘Roches Fleuries’ fut créé à Genval dans les années 1920. A cette époque, les gens aisés s’efforçaient de posséder une seconde résidence dans cette charmante cité où on prenait les eaux. Son créateur, Ernest Van Den Broeck, géologue de formation et conservateur du Musée Royal des Sciences Naturelles de Belgique, avait bien choisi le site, sur un flanc ensoleillé de la vallée de la Lasne.
Comme un pièce de théâtre
Sur plus d’un hectare, il imagina un extravagant jardin mis en scène comme une pièce de théâtre. Souhaitant aménager surprises et découvertes tout au long de la promenade, il s’inspira de la nature, recréant des ambiances multiples, une rocaille, une prairie de fauche, un vallon ardennais, une fougeraie, un jardin alpino-japonais, allant jusqu’à y recréer le Fuji Yama dont le sommet «neigeux» de quartz brillant se reflétait dans la pièce d’eau. A l’époque, le jardin jouissait d’une grande renommée et était considéré comme un modèle du «jardin pittoresque» alors en vogue en Belgique.




Une jungle abandonnée
Au moment de sa création, le jardin était ensoleillé et fleuri. A la mort de son créateur, il fut entretenu par sa veuve, puis devint au fil du temps une jungle abandonnée envahie de broussailles et dominée par de grands arbres. Il y 25 ans, lorsque Jean-Louis et Marie-Christine découvrent le jardin par le trou d’une haie mitoyenne, ils décident que c’est là qu’ils veulent vivre. La maison ‘Belle Epoque’ a un charme ravageur. La plupart des ornements et folies japonisants ont disparu mais il y flotte encore un parfum d’ailleurs.
Un travail d’archéologue
Ils commencent alors un véritable travail d’archéologue, nettoient le terrain, retrouvent les chemins, les murets, les escaliers, les lanternes et les pagodes de pierre. Ils dégagent aussi les enrochements, les cascades et les bassins alimentés par un filet d’eau dévalant du sommet de la rocaille. Les arbustes en surnombre sont éliminés afin de retrouver la lumière et dégager les perspectives et les vues sur la vallée. Des arbres remarquables sont dégagés, Acer palmatum et japonicum ‘Aconitifolium, Zelkova serrata, Juglans sinensis, Cercidiphyllum japonicum, faisant de ce jardin un véritable petit arboretum.




Des feuillages flamboyants
C’est en automne que ce jardin est le plus beau. Quand l’air acquiert ce calme de fin de saison, quand ce n’est plus l’été et pas encore l’hiver, la nature se pare de mille feux. Les érables du Japon étincellent sur leur tapis de feuilles écarlates. La glycine qui couvre la façade de la maison passe du vert au jaune beurre en quelques jours, tout comme celui des hostas installés dans leurs pots. Sur son tronc court et fort, le parrotia se couvre d’un feuillage écarlate flamboyant et mordoré et le cercidiphyllum vire au jaune pâle et doré. Le zelkova est si coloré qu’il est reconnaissable de l’autre côté de la vallée. Le même bonheur est savouré avec les massifs d’azalées à feuillage caduc qui virent au rouge cramoisi.




Chaque jour, le spectacle est différent
La métamorphose est d’autant plus intense que les arbres et les buissons de ce jardin sont des plantes âgées car les couleurs automnales s’intensifient à mesure que les plantes vieillissent et que les pousses annuelles se ralentissent. Lorsque les arbres et les arbustes perdent leur feuillage, le jardin offre de nouvelles perspectives. Il y a moins de verdure mais plus de lumière. On retrouve la structure du jardin faite d’arbustes à feuillages persistants taillés en topiaires.




Des cascades et de la mousse
Entraîné par la pente douce, on redécouvre les cascades et petits ponts enfouis sous les fougères et les mousses. Le sentier chemine entre les bambous. La pente s’accentue et on arrive dans le bas du jardin où repose une pièce d’eau un peu mystérieuse, propice à la méditation. On est au milieu de nulle part, comme sur une île. Tout est suggéré, rien n’est maîtrisé. On s’y ressource complètement…
Pour découvrir les plus beaux feuillages d’automne des arbres et arbustes, rendez-vous dans la rubrique Végétaux, Arbres et Arbustes, les Feuillages de l’été indien
Reportage publié en 2012 dans Jardins & Loisirs (www.jardinsetloisirs.be)
Magnifique !
je serai contente de découvrir.
Quelle belle découverte, merci Agnès !
Sais-tu si ce jardin ouvre ses portes et à quelle saison ?
C’est un jardin plein d’atmosphère mais qui n’est malheureusement pas ouvert au public. Si tu veux le visiter, tu peux m’envoyer un mail que je vais transférer à Marie-Christine.
Magnifique. Je découvrirais volontiers cette merveille si je savais où elle se niche.
Cela prolongera notre séjour au Japon. Amitié de Tokyo
Bonsoir,
Je souhaiterais rencontrer le propriétaire de ce jardin dans le cadre des recherches que je mène pour restituer un parc historique attenant à une villa Belle époque. Je suis collaborateur scientifique d’un musée et je recherche un « jardin pittoresque » qui aurait été restitué ou recréé avec le souci de préserver l’ambiance de cette époque.
Merci d’avance
Pouvez-vous m’envoyer un mail (voir la rubrique contact)?
Là, tu nous mets l’eau à la bouche Agnès. Quand nous pourrons refaire des visites, j’aimerais le montrer au Cercle. L’histoire de ce jardin est passionnante. On se croirait en Angleterre où ce type de choses peut arriver. Se trouve-t-il dans le Brabant wallon ? Alors nous pourrions le visiter en plus petit groupe en covoiturage.
Merci encore pour tes découvertes.
Amitiés
Danielle CUYX
Bonjour Danielle, Comme je connais la propriétaire, je vais la contacter pour lui demander si le Cercle Royal Horticole de la Hulpe peut venir visiter le jardin.