20 ans de journalisme,
la passion du voyage et des jardins.

Regroupant 600 associations africaines dans plus de vingt pays, IDAY est un réseau d’organisations de la société civile africaine qui touche à la santé, à l’éducation et à l’écologie.

 

International Day of the African Youth

“Rester neutre face à l’injustice, c’est avoir choisi son camp”, disait Desmond Tutu, prix Nobel de la paix. Il y a vingt ans, deux jeunes Guinéens sont retrouvés morts dans le train d’atterrissage d’un avion à l’aéroport de Bruxelles. Ce fait divers dramatique a changé la vie de Jean-Jacques Schul. En 2005, il fonde et devient président du réseau IDAY, International Day of the African Youth. Trois cents écoles et près de 300 000 enfants sont aujourd’hui bénéficiaires du réseau IDAY et des associations membres. Ce réseau d’organisations de la société civile africaine oeuvre pour garantir une éducation de base de qualité pour tous les enfants et jeunes en Afrique.

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600 ONG et associations africaines

International Day of the Africain Youth est un réseau qui rassemble six cents ONG et associations africaines dans vingt-deux pays d’Afrique, des associations qui ont développé leurs propres projets pour améliorer la qualité de l’éducation dans leur pays et qui rejoignent spontanément la coalition de leur pays. Pourquoi les politiques d’investissement destinées à réduire le niveau de pauvreté dans les pays africains sont-elles globalement un échec? L’aide au développement, qu’elle soit privée ou publique, se substitue aux actions que devraient réaliser les gouvernements et condamne les sociétés civiles locales à mendier auprès de donateurs extérieurs généreux. Dans le domaine de l’enseignement, le système éducatif ne répond pas suffisamment aux besoins des populations. En réaction à ce constat, IDAY propose de nouvelles voies pour créer les conditions d’un développement durable pour tous.

IDAY International Afrique
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L’Afrique, une pépinière de talents

Une partie de la jeunesse africaine pense qu’elle n’a pas d’autre avenir que de quitter l’Afrique pour trouver un avenir meilleur chez nous. L’Afrique dispose pourtant des ressources nécessaires, mais ce sont leur allocation et leur utilisation qui doivent changer. Le développement est une question d’attitude bien plus que d’argent. Oui, l’aide doit être rendue plus efficace. Non, les gouvernements africains ne sont pas tous corrompus. L’important est d’investir dans le capital humain de l’Afrique. Car l’Afrique est vivante. C’est une pépinière de talents. Les personnes qui seront capables de développer l’Afrique à long terme sont là-bas, sur le terrain. Elles sont sociologues, anthropologues, gestionnaires de projets. Elles ont une connaissance inégalable du terrain. L’aide étrangère devient efficace lorsqu’elle permet à des acteurs sociaux locaux d’entretenir un dialogue constructif avec leurs autorités afin de réaliser ensemble les projets et qu’ensemble, ils dessinent l’Afrique de demain.

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Une communauté d’intelligence et de praticiens

Le réseau d’IDAY a deux raisons d’être. La première, c’est qu’il crée une communauté d’intelligence et de praticiens dans laquelle ils peuvent échanger leurs actions sur le terrain, leurs échecs, leurs résultats. À cet égard, la société civile locale a un rôle moteur à jouer pour accompagner ce changement. Les acteurs locaux sont les mieux placés pour définir les besoins, dessiner les solutions et les mettre en place avec des moyens adaptés à leur contexte. La deuxième raison d’être du réseau est qu’ensemble, les acteurs sociaux locaux impliquent les autorités locales. Le partage des expériences et des solutions se fait en collaboration avec les autorités locales car l’enseignement est une responsabilité qui revient aux gouvernements. Le dialogue et la confiance entre les citoyens et leurs gouvernements sont la pierre angulaire du développement et du respect des droits fondamentaux.

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Impliquer la société civile locale

Le secrétariat d’IDAY est basé en Belgique. C’est le porte-voix de tous ces projets locaux unis par un même but: contribuer à une société où tous les individus, en particulier les jeunes, ont accès, sans discrimination, à une éducation de base de qualité. Les coalitions membres du réseau peuvent prétendre représenter une partie significative de la société civile locale africaine auprès de leurs gouvernements. Elles agissent par le biais de rencontres, de conférences, d’interventions aux parlements, d’articles, de manifestations et d’événements internationaux. Elles agissent également par le biais des projets mis en place localement et des résultats qui nourrissent leur plaidoyer auprès de leurs autorités. Ces projets durables, peu onéreux et pouvant donc être dupliqués, initiés par les coalitions africaines, sont intégrés au contexte local. Dès que l’efficacité d’un projet est démontrée, il est alors proposé aux gouvernements afin qu’il soit transposé dans d’autres régions et pays. Lorsque les projets répondent à des problématiques communes à plusieurs coalitions membres du réseau, des campagnes régionales sont mises en place. D’autres thèmes sont abordés tel l’éducation des mineurs en prison, l’éducation et la protection des travailleurs domestiques ou la santé au service de l’éducation.

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IDAY International Afrique
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Une éducation de qualité pour tous

A ce jour, quatre-vingts millions d’enfants et de jeunes en Afrique sont toujours privés de leur droit fondamental à l’éducation de base. L’enseignement ouvre la porte à la connaissance de ses droits, à une meilleure santé et au progrès économique. C’est le premier pas vers la prospérité. Le réseau international IDAY est composé essentiellement d’associations actives dans ce domaine. Une éducation de qualité est d’ailleurs au cœur des revendications de la jeunesse africaine. Le réseau interpelle les décideurs et mène des actions pour que chaque enfant et chaque jeune en Afrique jouisse de son droit à une éducation de base de qualité. IDAY mène également une réflexion sur la performance des systèmes d’éducation dans chaque pays membre du réseau. Les données sont utilisées à des actions de plaidoyer auprès des gouvernements. Les acteurs locaux sont impliqués pour identifier les lacunes et apporter des solutions. Car, selon la Banque mondiale, l’absence d’implication de la part des intéressés est une des principales causes de la détérioration constatée de la qualité de l’éducation.

IDAY artemisia annua
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L’Artemisia annua pour lutter contre la malaria

Lorsque l’on parle d’éducation de qualité en Afrique, on doit aussi traiter les problèmes de santé. La malaria tue encore un enfant toutes les deux minutes. Il y a 210 millions de cas de malaria dans le monde chaque année et principalement en Afrique. C’est une maladie qui pèse très lourd sur le PIB des pays concernés. Il existe une plante qui s’appelle l’Artemisia annua. Cette plante médicinale est utilisée par les Chinois depuis plus de 2000 ans. Au Kenya, cette plante est intégrée dans des jardins scolaires. On apprend aux jeunes à la faire pousser, à la faire sécher et à la prendre sous forme de tisane en prévention contre la malaria puisqu’elle a également des effets préventifs. Chaque école produit les semences que les élèves distribuent dans leurs villages et dans d’autres écoles. Le projet s’est étendu à d’autres pays. L’absentéisme des enfants et des enseignants a diminué, les frais médicaux ont chuté. Il y a eu un réel impact spectaculaire sur la santé mais également sur la qualité de l’éducation des enfants. (voir mon reportage sur l’Artemisia annua)

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Organisation Mondiale de la Santé

IDAY entretient des rapports étroits avec l’OMS qui a marqué son intérêt pour les études sur l’Artemisia annua que l’association cherche à conduire. Le coût élevé des traitements actuels, les ACT (artemisinine-based-combination-therapy), Malarone, Lariam, moustiquaires et les résistances aux médicaments qui apparaissent sur le terrain laissent penser que l’Artemisia, véritable polythérapie, pourrait avoir dans les années à venir une place essentielle dans la lutte contre la malaria. De nombreuses études existent déjà sur l’usage de la plante dans le traitement curatif mais aucune étude de niveau international et conforme aux critères de l’OMS (tests en double aveugle) ne couvre l’usage préventif de la plante.

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A la recherche de fonds

Renforcer la responsabilité collective permet d’assurer un bon contrôle de l’utilisation des dépenses. Dix euros permettent d’assurer la protection de trois familles à vie contre la malaria. Dix euros par mois assurent la prise en charge d’un orphelin par sa communauté au Togo. Tout appui, même minime aux actions d’IDAY est le bienvenu.

IDAY International, www.iday.org

Crédit photos: Agnès Pirlot et IDAY International

Reportage publié en 2019 dans l’Eventail (www.eventail.be)

Voir mon reportage sur l’Artemisia annua et la lutte contre la malaria dans la rubrique Voyages, Afrique, ou cliquez sur le lien.

 

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